APRÈS LA CONFIRMATION DE SA CONDAMNATION PAR LA COUR D’APPEL DE BAMAKO : DR ÉTIENNE FAKABA SISSOKO RESTE EN PRISON ET DOIT PAYER UNE AMENDE DE 3 MILLIONS DE FCFA

 APRÈS LA CONFIRMATION DE SA CONDAMNATION PAR LA COUR D’APPEL DE BAMAKO : DR ÉTIENNE FAKABA SISSOKO RESTE EN PRISON ET DOIT PAYER UNE AMENDE DE 3 MILLIONS DE FCFA

Arrêté le 25 mars 2024 et poursuivi pour atteinte au crédit de l’État, injures envers les autorités et diffusion de fausses nouvelles, à la suite de la publication de son ouvrage «Propagande, Agitation, Harcèlement : La Communication gouvernementale sous la transition», le Dr Étienne Fakaba Sissoko, condamné le 20 mai à deux ans de prison, dont un an ferme, et à une amende de trois millions de FCFA, comparaissait hier en appel devant la Cour d’Appel de Bamako, qui a confirmé sa condamnation.

Il reste donc en prison et devra payer une amende de 3 millions de FCFA. L’audience s’inscrivait dans le cadre de l’appel interjeté par la défense de Etienne pour contester à la fois la décision de rejet de sa mise en liberté et le verdict du procès rendu en mai. Les regards étaient donc tournés vers la Cour d’Appel de Bamako, où se jouait une étape cruciale pour l’avenir de ce jeune intellectuel engagé. Né en 1983 à Gounfan, dans la région de Bafoulabé, Étienne Fakaba Sissoko est enseignant à la Faculté des Sciences Économiques et de Gestion (FSEG) de Bamako et il dirige le CRAPES. Il a travaillé comme conseiller auprès de diverses institutions maliennes, notamment la Présidence de la République, la Primature et les Nations Unies au sein de la MINUSMA. Auteur de plusieurs ouvrages académiques, il est également directeur de publication de l’hebdomadaire chrétien d’informations Missions.

Pour rappel, son engagement en faveur de la démocratie et de la liberté d’expression lui a déjà valu des répercussions. En effet, en 2022, il avait été emprisonné pendant six mois pour ses critiques à l’encontre des autorités militaires.

Il est accusé d’avoir remis cela dans son ouvrage « Propagande, Agitation, Harcèlement : La Communication gouvernementale sous la transition », dans lequel il critique la communication des autorités militaires de la transition depuis le coup d’État du 18 août 2020, analyse les stratégies de propagande et de manipulation employées par les gouvernements de transition successifs… et met en lumière les tensions dans les relations avec la communauté internationale. Ses avocats, les partis politiques et plusieurs organisations de défense des droits humains, dont Amnesty International, dénoncent une instrumentalisation de la justice et appellent à sa libération immédiate et sans conditions. Ceux-ci restent en effet convaincus que sa condamnation repose sur des accusations infondées visant juste à faire taire une voix critique contre le régime en place.

Le verdict de la Cour d’Appel de Bamako était donc particulièrement attendu comme un test pour la liberté d’expression dans notre pays. ■

MAIMOUNA DOUMBIA

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