LUTTE CONTRE LA CORRUPTION ET LA DÉLINQUANCE FINANCIÈRE : 80 MILLIARDS DE FCFA DE PRÉJUDICE CAUSÉ À L’ÉTAT ENTRE 2021 ET 2024, 40 PERSONNES DONT 11 ANCIENS MINISTRES INCULPÉES
La Semaine nationale de lutte contre la corruption a été officiellement lancée le 9 décembre dernier, sous la présidence du Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux.
Cet événement marque une étape importante dans l’engagement renouvelé des autorités maliennes à combattre ce fléau qui entrave le développement économique et social du pays. Dans le cadre de l’animation de cette semaine nationale, le procureur général de la Cour suprême, Mamoudou Timbo, a expliqué dans une interview accordée à la chaîne nationale que, de 2021 à nos jours, une dizaine d’affaires ont été traitées, impliquant une quarantaine de personnes, dont onze (11) anciens ministres. Ces affaires révèlent un détournement d’environ 80 milliards de francs CFA au préjudice de l’État.
Selon le procureur général de la Cour suprême, la majorité des dossiers traités concernent des infractions relevant de la délinquance économique et financière, telles que le faux et usage de faux, les atteintes aux biens publics, la corruption, le blanchiment de capitaux, le favoritisme, la prise illégale d’intérêts, ainsi que la complicité active et passive de ces infractions.
« Il y a, au moins 80 milliards de francs CFA de préjudices subis par l’État. Mais c’est au bout du procès que nous arriverons à des certitudes. Pour le moment, les tendances qui se dégagent montrent que les affaires que nous avons traitées concernent environ 80 milliards de francs CFA au préjudice de l’État », a confié le procureur Timbo. Concernant le nombre de personnes inculpées, il a précisé qu’il s’agit d’au moins 40 individus, dont 11 anciens ministres et 29 complices. S’agissant de l’efficacité des actions menées par l’État malien dans le cadre de la lutte contre la corruption, le procureur a souligné qu’à un certain moment, l’histoire semblait stagner au Mali.
« Nous avons traversé des périodes d’inertie et d’hésitation. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Il n’y a pas d’intouchables au Mali », a-t-il affirmé. ■
YOUSSOUF KONATE