TENSIONS CROISSANTES ENTRE LES AUTORITÉS ET BARRICK GOLD :  

 TENSIONS CROISSANTES ENTRE LES AUTORITÉS ET BARRICK GOLD :  

COUP DE PRESSION DES MINISTRES DE L’ÉCONOMIE ET DES MINES : LE GÉANT MINIER CANADIEN RISQUE DE NE PLUS EXPLOITER L’OR DU MALI ! BARRICK GOLD REJETTE LES ACCUSATIONS DES AUTORITÉS ET ANNONCE AVOIR VERSÉ 50 MILLIARDS DE FCFA

Le 23 octobre 2024, le gouvernement malien a pris la parole, dévoilant un sérieux désaccord avec le géant minier Barrick Gold. Dans un communiqué des ministères de l’Économie, des Finances et des Mines, les autorités ont dénoncé le non-respect par la compagnie de ses engagements contractuels.

Cet accord, signé en septembre, visait à un partage plus équitable des revenus issu de l’extraction de l’or, après une réforme du code minier visant à permettre à l’État malien d’obtenir un plus grand profit sur le métal extrait de son sol. Vient s’ajouter à cela des allégations de non-paiement d’impôt et de dividendes par la société Canadienne, accumulant ainsi un manque à gagner avoisinant les 300 milliards de francs CFA pour le Mali. Dans son communiqué, gouvernement a précisé que, « compte tenu de la nature des infractions relevées, notamment celles relatives à la responsabilité sociétale et environnementale et à la réglementation des changes, ainsi que des risques sérieux qui pèsent sur la continuité de l’exploitation du Groupe au Mali, dont l’un des permis d’exploitation expire au début de l’année 2026, le Gouvernement de la République du Mali a décidé de tirer toutes les conséquences de droit découlant des actes posés par la société Barrick Gold».

Ces mots, formulés de manière ambiguë, restent pourtant un avertissement clair : Barrick Gold doit prendre conscience des conséquences de ses actes et rectifié le tir, ou risque le non renouvellement, voire même la suspension de ses contrats d’exploitation.

Cette situation s’inscrit dans un cadre plus large de réformes que le Mali a initiées pour réguler son secteur minier. En 2023, un nouveau code minier a été mis en place, visant à garantir une part plus juste des richesses pour l’État et les communautés locales. Des audits avaient révélé des pertes financières énormes pour le pays, jusqu’à 600 milliards de francs CFA, dus à des pratiques douteuses de certaines entreprises. Après huit mois de discussions, le gouvernement et Barrick Gold avaient réussi à établir un accord transactionnel, salué par la compagnie. Pourtant, le manque de respect des engagements par Barrick soulève de nombreuses questions : n’était-ce que de la poudre aux yeux pour amadouer le gouvernement sans réel désir de régulation financière ? Pourquoi un tel refus de se conformer aux textes de loi malgré les gains significatifs de l’entreprise au Mali ? Cette prise de risque en vaut-elle la chandelle ? Pourquoi le gouvernement Canadien reste-il silencieux face à cette situation, ou essaye-t-il de régler les choses dans le calme ?

Le partenariat entre le Mali et Barrick Gold a été un pilier de l’économie locale, avec un investissement de près de 10 milliards de dollars au cours des 30 dernières années. Cependant, la récente escalade des tensions laisse entrevoir un avenir incertain. Le gouvernement malien semble déterminé à faire respecter ses lois, et les actions de Barrick Gold seront désormais scrutées de près. Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour que l’entreprise canadienne réagissent aux accusations du gouvernement malien. En effet, Barrick Gold a, à son tour, publié un communiqué, “rejetant” les accusations formulées à son encontre, et affirmer qu’elle œuvrait à trouver un accord pour “régler les différends en suspens et établir les principes qui guideront le partenariat de Barrick avec le gouvernement à l’avenir”. Cet accord octroierait au Mali une “augmentation de la part de l’État dans les bénéfices économiques générés par le complexe de Loulo-Gounkoto”.

Barrick Gold a également déclaré avoir “effectué un paiement au gouvernement de 50 milliards de FCFA dans le cadre des négociations en cours”, début octobre, soit environ un sixième du montant dû à l’État malien.

Ce dossier est loin d’atteindre son épilogue et mérite toute notre attention ! Alors, qui va gagner ce bras de fer ? Affaire à suivre de très près ! Une chose est sûre : les sites miniers dont regorge le Mali sont rares, mais les exploitants minier tel que Barrick Gold sont bon nombre. D’ailleurs, un autre exploitant Canadien fait concurrence à Barrick Gold, il s’agit de B2Gold, qui n’hésitera sûrement pas à saisir l’occasion pour accroître ses sources d’extraction du métal précieux. De nombreux autres exploitants miniers, un l’intérieur comme à l’extérieur du Mali, suivent l’affaire de près, attendant une annonce de la fin des relations entre Barrick Gold et le Mali pour récupérer ses mines. ■

ABDOURAHMANE TRAORÉ

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