ASSIMI PEUT ENCORE SAISIR LA MAIN-TENDUE DES FORCES DE LA NATION EN RÉCUSANT LES RECOMMANDATIONS DU DIM

 ASSIMI PEUT ENCORE SAISIR LA MAIN-TENDUE DES FORCES DE LA NATION EN RÉCUSANT LES RECOMMANDATIONS DU DIM

MAIS ACCEPTERA-T-IL D’ENTRER DANS L’HISTOIRE ?

Dans une déclaration rendue publique dimanche, les parties signataires de la déclaration commune du 31 mars 2024 dénoncent les conclusions du Dialogue Inter-maliens pour la Paix et la Réconciliation… Elles ne ferment cependant pas la porte à la possibilité de rectifier le tir à travers « le retour à l’ordre constitutionnel selon un calendrier fixé de façon consensuelle », « avec une nouvelle architecture institutionnelle ». Proposition qu’elles avaient faite dès leur première déclaration en date du 31 mars dernier. La question : Assimi acceptera-t-il de récuser les conclusions du DIM et de saisir la main-tendue des forces vives de la nation afin d’entrer dans l’histoire ?

Pour rappel, les Parties signataires de la déclaration commune du 31 mars, regroupant plusieurs partis politiques, regroupements de partis politiques et organisations de la société, constatant la fin de la Transition, et sans un rejet systématique des autorités actuelles de la Transition, réclamaient une concertation nationale en vue de parvenir à un consensus débouchant sur l’organisation de l’élection présidentielle dans un bref délai. Un gage de bonne foi de ces partis, regroupements de partis et organisations de la société civile quant à l’avenir de notre bien commun, le Mali, qui n’a pas eu d’échos favorables auprès du Président de la Transition.

Pourtant, nous pensons qu’il s’agissait-là d’une belle opportunité, depuis le 18 août 2020, date de la chute du régime IBK, pour les Maliens de sceller une union sacrée pour sauver le Mali. En effet, il revenait au Président de la Transition, le Colonel Assimi Goita, de saisir cette opportunité de concertation nationale mise en avant par les forces vives de la nation pour reprendre l’initiative avec l’ensemble des Maliens, sans discrimination aucune, comme il nous a été donné l’occasion de le constater depuis la rectification de la Transition, pour sauver notre Patrie en danger.

Mais, au lieu de saisir cette main-tendue, la réponse du Président a été la suspension des activités des partis et des associations politiques Et pourtant, et cela à la veille même de l’ouverture officielle des travaux du Dialogue inter-maliens ! La suite est connue : les Parties signataires de la déclaration commune du 31 mars décident alors de boycotter ledit dialogue, et aujourd’hui elles en réfutent les conclusions, non pas sans laisser la porte ouverte à leur proposition de départ, à sa voir une réorganisation consensuelle de transition dans un délai discuté et convenu ensemble pour sortir le Mali de l’ornière.

Les parties signataires de la déclaration commune du 31 mars 2024 dénoncent certes vigoureusement la mascarade de dialogue inter-maliens, initiée par les Autorités en place et rejettent ses recommandations qui, au lieu de proposer une nouvelle architecture institutionnelle, à la fin d’une Transition qui n’a que trop duré, ont inspiré une proposition de nouvelle prolongation de deux à cinq ans, donnant ainsi raison à ceux qui ont parlé d’une Transition à durée indéterminée, ignorant superbement les aspirations profondes des Maliens (eau, électricité, emploi des jeunes, cherté de la vie, fermeture des entreprises et chantiers, restriction des libertés publiques, mauvaise qualité des décisions de justice).

Pour elles, les masques sont décidément bien tombés, l’objectif inavoué de cette vaste duperie étant à présent connu : « le retour de la paix au Mali, qui manifestement n’était pas la priorité de ce « dialogue inter-maliens, peut attendre ». Aussi pensent-elles que les Maliens, des communes à Bamako en passant par les chefs-lieux de régions et la Diaspora qui ont participé de bonne foi à cette entreprise se rendent compte aujourd’hui qu’ils ont été dupés, les objectifs de ce dialogue, selon les TDR, à savoir « contribuer à la restauration de la paix, de la cohésion sociale et de la réconciliation nationale  » ayant été déviés.

Pour autant, les Parties signataires de la déclaration commune du 31 mars 2024, tout en prenant à témoin l’opinion nationale et internationale sur les risques que court une telle démarche unilatérale et exclusive qui sème les graines d’un désaccord croissant entre les forces vives de la Nation et les autorités en place à un moment crucial de notre histoire, appellent le peuple malien, toutes les forces vives du pays, à l’intérieur comme dans la Diaspora, à se concentrer sur le seul combat qui permettra au Mali d’amorcer la sortie de la crise multiforme qu’il connaît : « le retour à l’ordre constitutionnel selon un calendrier fixé de façon consensuelle », « avec une nouvelle architecture institutionnelle ».

Pour elles, « En dehors de ce combat, point de salut » ! Et nous sommes d’avis avec elles. Comme nous l’avions souligné ici, le Président Goita n’avait jusque-là pas bénéficié d’une telle ouverture d’esprit des partis politiques quant à la conduite des affaires de l’Etat depuis la rectification qui l’aura vu prendre les rênes du pouvoir. Ce serait donc un véritable gâchis regrettable à bien des égards qu’il laisse passer cette opportunité pour renouer avec la légalité constitutionnelle de manière consensuelle. Il est sans doute influencé par des nouveaux acteurs qui tentent désespérément de réinventer la roue, arguant que les autorités de la Transition ne sont redevables à personne, alors qu’elles sont bel et bien redevables aux Maliens pour s’être engagées à organiser des élections au plus tard fin mars 2024.

Sinon, que des contraintes aient pu empêcher cela est compréhensible, mais qu’on dise qu’il n’y a pas lieu qu’elles expliquent aux Maliens ces contraintes est un dédain, à la limite une insulte à leur égard. Nous l’avons tout temps dit ici, ceux qui lui disent au quotidien que tout va bien au Mali et les Maliens sont en train de lui mentir. Nul ne doit l’amener à se détourner des engagements souscrits auprès des Maliens, d’où l’urgence pour lui de saisir la perche de la concertation nationale proposée par les acteurs politiques et ceux de la société civile pour sauver le Mali. Son salut est en cela, le salut du Mali et des Maliens est en cela… Tout le reste n’est que chimère.

Enfin, disons qu’il lui incombe la responsabilité historique d’user de tous les moyens pour éviter à notre pays une nouvelle crise sociopolitique aux contours inconnus. Cela est d’autant plus vrai que les Maliens n’ont plus besoin de se livrer en spectacle, mais de travailler à sauver le Mali… Et c’est en cela qu’il inscrirait son nom en lettre d’or dans les annales de l’histoire du Mali !  

MAIMOUNA DOUMBIA

Le Soir de Bamako

http://lesoirdebamako

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