BOYCOTT DU PROCESSUS DE LA NOUVELLE CONSTITUTION : La CODEM ‘’s’auto flagellera’’ à coup sûr

 BOYCOTT DU PROCESSUS DE LA NOUVELLE CONSTITUTION : La CODEM ‘’s’auto flagellera’’ à coup sûr

S’il y a aujourd’hui, dans la conduite des Affaires de l’Etat, une action dont l’heureux aboutissement est d’une nécessité absolue pour le Chef de l’Etat, Colonel Assimi Goïta, c’est bien le processus d’institution d’une nouvelle Loi Fondamentale, autrement dit la Constitution qui régira le pays à partir de la IVème République du Mali.

C’est en toute connaissance de cause que, lors de sa dernière rencontre avec les acteurs de la classe politique et ceux de la société civile, le 12 janvier dernier, que le ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, Colonel Abdoulaye Maïga, expliquait que le président de la Transition est particulièrement mû par une volonté inébranlable, non seulement pour donner au processus d’instauration de la nouvelle Constitution un caractère ‘’largement inclusif’’, mais aussi de doter le Mali d’une Loi Fondamentale conformément aux aspirations du peuple.

C’est un secret de polichinelle que dire, dans nos pays où le jeu démocratique n’est que de façade, les désirs exprimés par les tenants du pouvoir d’Etat sont vite perçus comme des ordres à exécuter dans tous les compartiments de l’Etat. C’est là une réalité que nul ne saurait contester. Donc si le président de la Transition, au-delà de la popularité extraordinaire dont il jouit auprès des populations, découvre l’orientation d’une de ses actions, la sagesse conseillerait à tout dirigeant du pays de s’accommoder de cette orientation ou tout au moins, s’abstenir de la fustiger publiquement. Mais malheureusement, le jeu politique est tellement galvaudé sous nos cieux que les acteurs politiques sont amenés, par moment, à poser des actes qui, non seulement ne les honorent pas mais aussi qui peuvent conduire à des conséquences fâcheuses pour leurs familles politiques.

C’est le scénario dans lequel s’est mise la CODEM qui, à coup sûr, s’auto flagellera car ses résultats, à l’issue des prochaines élections générales, pourraient en pâtir

En effet, on peut ne pas être du même avis que le tenant du pouvoir d’Etat, mais cela n’implique pas nécessairement qu’il faille bouder les rencontres et autres rendez-vous pour débattre des problèmes de la Nation. La politique de la Chaise vide n’a jamais été payante, mais malheureusement, c’est ce que semble privilégier la CODEM, depuis que l’idée d’instauration d’une nouvelle Constitution fut émise par les autorités de la transition. Par décret en date du 27 janvier 2023, le président Assimi Goïta a nommé les membres de la commission chargée de la finalisation du projet de nouvelle Constitution de la République du Mali. Une liste (69 personnalités d’horizons différents) conforme à la volonté d’inclusivité et de consensus affichée par les autorités de la transition afin de donner aux réformes envisagées, toute la légitimité requise. Mais au motif que leur parti ne souscrit pas à l’instauration d’une nouvelle Constitution, les dirigeants de la CODEM se sont illustrés par la politique de la Chaise vide, à toutes les étapes afférentes à ce processus.

S’il est vrai que la CODEM n’est pas la seule formation contemptrice de la nouvelle Constitution, il faut reconnaitre aussi que même avec la CMAS et la CMA, elles constituent une infime minorité par rapport aux autres structures qui souscrivent au processus de la nouvelle Constitution

En vérité, un parti politique de l’envergure de la CODEM, surtout avec des dirigeants charismatiques à l’image de Poulo, l’idéal aurait été de prendre part aux rencontres et défendre sa cause plutôt que de s’illustrer par la politique de la chaise vide. D’ailleurs on serait tenté de donner raison à ce confrère de la place qui a écrit : « En politique, la stratégie de la chaise vide est généralement contreproductive à la longue. Aujourd’hui, la position de la CODEM fragilise le Cadre d’échanges des partis et regroupements politiques qui serait menacé d’implosion car contraint à exposer au grand public, les désaccords en son sein. En effet, à la demande du gouvernement, cette coalition a désigné deux personnes pour siéger au sein de la commission de finalisation

. Le choix s’est porté sur Amadou Aya, secrétaire général adjoint de la CODEM, et Amadou Koïta (PS Yeleen Kura/EPM). Le premier a été désigné avec un statut d’expert. Quant à Koïta, il s’est retrouvé sur la liste après que Housseïni Amion Guindo, Dr Bocar Tréta et Dr Modibo Soumaré aient décliné le choix successivement porté sur eux, pour accompagner l’expert du regroupement. Et pourtant, dans son communiqué, la CODEM feint la surprise et l’étonnement alors que si l’on s’en tient aux explications données par Amadou Koïta (dans un document audio que nous avons obtenu), il a été associé à tout le processus de désignation. Selon nos informations, lors de la réunion qui a décidé de la participation du cadre à la commission, seulement deux partis y étaient opposés. Le principe de la démocratie étant que la minorité se plie à la décision de la majorité, la CODEM aurait dû faire profil bas ».

El Hadj Mamadou GABA

Le Soir de Bamako

http://lesoirdebamako

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