LE SOUS-SECRÉTAIRE D’ÉTAT ADJOINT AMÉRICAIN POUR L’AFRIQUE DE L’OUEST DANS NOS MUR: DEUX ÉMISSAIRES EN DEUX SEMAINES : LE MALI VA-T-IL SAISIR LA MAIN TENDUE DES ÉTATS-UNIS?

 LE SOUS-SECRÉTAIRE D’ÉTAT ADJOINT AMÉRICAIN POUR L’AFRIQUE DE L’OUEST DANS NOS MUR: DEUX ÉMISSAIRES EN DEUX SEMAINES : LE MALI VA-T-IL SAISIR LA MAIN TENDUE DES ÉTATS-UNIS?

Le Sous-secrétaire d’État adjoint pour l’Afrique de l’Ouest au Département d’État et Envoyé spécial des États-Unis au Sahel, M. William B. Stevens, est dans nos murs dans le cadre d’une visite de travail. I l a été reçu en audience le lundi dernier par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, M. Abdoulaye Diop.

La lutte contre le terrorisme, la paix au Mali et les perspectives de coopération entre les deux pays étaient au centre de cette rencontre. En effet, saluant la convergence de vues sur de nombreux sujets portant notamment sur la promotion des intérêts mutuels et le respect de la souveraineté des Etats, les deux personnalités ont abordé la lutte contre les groupes armés terroristes, soutenus par des sponsors étatiques étrangers; le processus de paix, désormais internalisé dans le cadre du dialogue inter-Maliens ; et les perspectives de coopération économique, y compris à travers des investissements privés américains au Mali grâce à l’amélioration du climat des affaires de notre pays. Le Ministre Diop et son hôte ont également échangé sur des questions à dimension régionale, particulièrement la réalité géopolitique que constitue la Confédération des États du Sahel (AES). De deux donc pour deux émissaires des Etats-Unis au Mali en deux semaines, tous deux des personnalités importantes dans l’Administration Trump.

En effet, le 9 juillet dernier, le Lieutenant-Colonel Rudolph Atallah, Directeur adjoint principal pour la lutte contre le terrorisme au Conseil de Sécurité Nationale des États-Unis, rencontrait des médias nationaux pour expliquer les raisons de sa mission au Mali.

Spécialiste dans le domaine de la lutte contre le terrorisme en Afrique ainsi qu’au Moyen Orient, le Lieutenant-Colonel Rudolph Atallah fait partie des hommes de confiance de « Africa Team » de l’Administration Trump. Sa visite au Mali, non des moindres dans un contexte mondial en pleine évolution, et plus précisément, dans la zone sahélienne, est un message fort sur la volonté des autorités américaines de se rapprocher des autorités maliennes dans le cadre d’un partenariat beaucoup plus étroit et gagnant-gagnant. Le Lieutenant-Colonel Rudolph Atallah a expliqué que sa visite s’inscrivait dans le cadre du renforcement du partenariat entre le Mali et les États-Unis, et plus spécifiquement dans les domaines sécuritaire et économique. La lutte contre le terrorisme qui sévit dans notre pays étant un volet que maîtrise cet expert, il est d’avis qu’il urge de faire quelque chose face à l’évolution du terrorisme dans notre pays. « Je suis là pour offrir une solution américaine à un problème qui existe depuis longtemps », a-t-il lancé à l’entame de ses propos. Et de poursuivre : « S’il y a quelque chose de spécifique sur lequel les USA peuvent travailler avec le Mali, et que le gouvernement malien trouve cela approprié, alors nous serions heureux de collaborer. En espérant qu’à la fin, il y ait des résultats qui ne bénéficieront pas seulement qu’au gouvernement, mais au peuple Malien. Nous constatons les attaques qui sont toujours présentes, une dégradation de la situation qui joue sur l’économie. Ce n’est pas bon pour le Mali, et non plus pour la région. Et je tiens à dire que notre proposition a pour but de changer tout cela. Mais nous ne pouvons pas le faire seuls, nous devons le faire avec le Mali, et seulement si le Mali accepte ce partenariat. Je veux enlever toute ambiguïté par rapport à ma présence, et m’assurer que le message est clair : la seule chose qui nous intéresse est de travailler avec le Mali, sans rien en retour. Nos deux pays sont amis depuis longtemps, nous souhaitons voir le Mali ainsi que les pays de l’AES vivre dans la paix, afin que les relations entre nos pays soient prospères. Nous sommes à la recherche de stabilité, car cela est important pour nous aussi… Cette stabilité et prospérité attireront des business et des investissements américains dans la région… Les stratégies que nous employons sont spécifiques aux menaces que nous observons, et, selon les accords que nous avons avec le pays. Par exemple, si le Mali nous donne la permission de travailler étroitement avec eux, d’aller à la recherche de menaces, nous le ferions bien volontiers. Nous saurons comment faire face aux terroristes, car nous savons comment gérer ce genre de situation ».

À la question de savoir comment les USA entendent aider le Mali à aller vers une stabilisation du pays. La sécurité et l’économie vont de pair. Si les USA et le Mali décident d’être des partenaires, que ce soit dans le domaine des mines, de l’information ou encore de la technologie, ou d’autres aspects, peu importe, les USA vont protéger leurs intérêts, de la manière dont le Mali protège ses intérêts. Donc, nous le ferons ensemble en tant que partenaires. Les USA ne sont pas là pour s’imposer ni évincer qui que ce soit, encore une fois, nous sommes là pour travailler avec le gouvernement, si et seulement si les autorités le souhaitent ».

La question qui se pose est de savoir si les autorités maliennes vont saisir cette main tendue des autorités américaines, quoi qu’une opportunité importante qui pourrait changer le cours des choses dans la lutte contre le terrorisme?

La question est spécifiquement adressée aux autorités maliennes engagées dans un partenariat stratégique avec la Russie, un partenariat qui ne semble nullement déranger aujourd’hui les EtatsUnis dont la présence de deux émissaires prouve qu’ils sont déterminés à intervenir au Mali. D’ailleurs, à propos du partenariat entre le Mali et la Russie, le chef de l’anti-terrorisme au Conseil de Sécurité Nationale des États-Unis, le Lieutenant-Colonel Rudolph Atallah, a été on ne peut plus clair : « C’est une décision totalement souveraine qui appartient au Mali, qui a le droit de travailler avec qui les autorités le souhaitent », pour faire comprendre l’intérêt des USA de faire partie des partenaires stratégiques du Mali. Mais, si les autorités maliennes voulaient collaborer avec les Etats-Unis, en serait-il autant pour la Russie ?

Certains observateurs pensent que la Russie ne saurait s’y opposer, si tant est qu’elle respecte la souveraineté du Mali ! La balle est donc dans le camp des autorités maliennes ! ■

 MAÏMOUNA DOUMBIA

Sarah TRAORE

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