DES STARS DE LA MUSIQUE DANS LE PETRIN : BABANI KONÉ, MARIAM BAH ET BINGUINI BAKHAGA PLACÉES SOUS MANDAT DE DÉPÔT

Trois vedettes de la musique malienne, Babani Koné, Mariam Bah Lagaré et Mme Palmer Biguini Baghaga, ont été placées sous mandat de dépôt par le procureur du Pôle spécialisé de lutte contre la cybercriminalité.
Elles ont été envoyées au centre de détention pour femmes de Bollé, indiquent les sources qui rapportent l’épreuve dans laquelle se retrouvent ces trois figures du monde musical. Selon les informations disponibles, ces personnes mises en cause sont poursuivies pour « injures réciproques et atteinte aux mœurs ». Leur jugement est prévu pour le 04 septembre prochain, précisent également les sources. Il faut rappeler que Babani Koné, pour ce qui la concerne, avait été convoquée à la suite d’une plainte d’un citoyen qui s’était senti offensé par ses propos. Après une audition par les autorités compétentes, l’affaire avait été résolue. Quant à Biguini Baghaga et Mariam Bah Lagaré, les deux artistes se lancent des flèches, directement et par personnes interposées. Des activistes et vidéomans sont à leur service pour les soutenir, parfois au prix d’injures publiques.
Le problème ne date pas d’aujourd’hui : il remonte au début du mariage de Mariam Bah avec Abou Sy. Ce dernier, d’après les informations, était en union avec Biguini, avec qui il aurait eu des enfants. Vrai ou faux ? Les Maliens y vont chacun de leur opinion, selon le camp qu’ils défendent dans ce pingpong verbal entre artistes.
Un milieu décrié par certains, du fait du comportement déplorable de certains de ses acteurs. Il est arrivé que des artistes pourtant respectés au Mali et à l’étranger pour la maîtrise de leur art se livrent à des pratiques aux antipodes de la morale et de la décence, dans un pays où les familles ne badinent pas avec les valeurs. Il est établi que ces trois artistes, désormais en détention au centre de Bollé, sont actives sur les réseaux sociaux. Elles sont si audacieuses que de nombreux Maliens s’interrogent sur le silence des autorités, longtemps accusées d’indifférence face aux écarts de langage dont se rendent coupables certains, parmi lesquels figurent justement ces trois artistes. Tout cela témoigne d’une nouvelle réalité : il n’y a plus de place pour l’impunité sous la transition en cours. Des personnalités autrefois perçues comme intouchables sont désormais prises et envoyées en prison, comme de vulgaires justiciables, voire des « malpropres », diront certains.
Ces trois vedettes méditent actuellement sur leur sort derrière la forteresse — pardon, la prison pour femmes de Bollé, sise à Banankabougou. ■
LAYA DIARRA