PHASE DÉCISIVE DANS LE PROCÈS ACHAT DE L’AVION PRÉSIDENTIEL ET DES ÉQUIPEMENTS MILITAIRES : PLACE AU RÉQUISITOIRE ET LES PLAIDOIRIES AVANT LE VERDICT !

 PHASE DÉCISIVE DANS LE PROCÈS ACHAT DE L’AVION PRÉSIDENTIEL ET DES ÉQUIPEMENTS MILITAIRES : PLACE AU RÉQUISITOIRE ET LES PLAIDOIRIES AVANT LE VERDICT !

Le procès relatif à l’achat de l’avion présidentiel et des équipements militaires entre dans une nouvelle phase décisive. Après le passage des différents témoins à la barre pour éclairer la Cour, l’on s’achemine vers le réquisitoire du parquet général ainsi que les plaidoiries des avocats de la défense. Le secrétaire général du ministère de la Défense et des Anciens combattants, le général Sidiki Samaké, a été le dernier témoin à comparaître devant les juges de la Cour d’assises.

La défense avait sollicité sa comparution afin qu’il puisse donner des éclaircissements sur l’acquisition de l’avion présidentiel et sur le tableau synoptique des matériels livrés, document présenté comme pièce justificative par le ministère de la Défense devant la Cour suprême. À la barre, le général Samaké a déclaré n’avoir été associé ni à l’élaboration ni à l’exécution des contrats d’acquisition de l’avion présidentiel et des équipements militaires. Il a expliqué avoir certifié le tableau synoptique parce que le document avait été retrouvé dans les archives du ministère. Cependant, il a précisé que cette certification ne portait pas sur l’exactitude du contenu concernant la livraison effective des matériels. « Le tableau, puisque nous n’avons été associés ni à l’élaboration ni à l’exécution, nous l’avons trouvé dans nos archives. C’était ce même tableau qui avait été envoyé depuis novembre 2021 au contentieux. Le procureur général s’est basé sur ce document. Et comme il se trouvait chez nous, j’ai demandé au DFM de vérifier s’il s’agissait bien du même tableau. C’est pourquoi il a été certifié », a précisé le général. Il a ajouté qu’aucun document relatif à l’avion présidentiel ne se trouve au ministère de la Défense et des Anciens combattants. C’est à la suite de ces déclarations du secrétaire général du ministère de la Défense que l’audience a été suspendue. Elle reprendra le jeudi 3 juillet 2025 avec le réquisitoire du parquet général et la prise de parole du contentieux de l’État.

Les plaidoiries des avocats de l’ancienne ministre de l’Économie et des Finances, Mme Bouaré Fily Sissoko, et de ses coaccusés sont prévues pour le lundi suivant. Avant de suspendre l’audience, la Cour a interrogé les accusés sur la légalité et la loyauté des actes qu’ils ont posés, et chacun a affirmé avoir agi dans le respect de la loi.

« Tous les actes, en tout cas au niveau du ministère des Finances, que nous avons posés sont adossés à la loi. Je pense que la meilleure leçon de cette session, c’est vraiment que dorénavant, quand les textes passent en Conseil des ministres, on exige des ministères que les textes d’application les accompagnent. Cela évitera ce vide juridique », a déclaré Mme Bouaré, ajoutant avoir toujours agi avec loyauté durant ses 40 ans de carrière, tant sur le plan national qu’international. « Aucun des actes posés par moi n’était illégal. Mais je ne saurais me prononcer pour les autres. Toutefois, je dirais qu’au cours des débats, j’ai eu le sentiment que tout acte posé par mes coaccusés ici présents n’allait pas à l’encontre de la loi. Et j’ai ressenti une profonde loyauté, une sincère volonté de bien faire », a souligné l’ancien ministre Mahamadou Camara. Pour sa part, le général Moustapha Drabo, directeur des matériels, hydrocarbures et transports des armées, a également affirmé avoir agi avec loyauté. Enfin, le colonel-major Nouhoum Dabitao, directeur du commissariat des armées, a estimé avoir agi dans les règles de l’art en tant que technicien. « Je n’ai pas transgressé la loi », a-t-il déclaré.

À l’issue de cette ultime phase marquée par le réquisitoire et les plaidoiries, la Cour se retirera pour délibérer en vue de prononcer le verdict. ■

YOUSSOUF KONATE

Sarah TRAORE

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