RECONNAISSANCE À UN CHANTRE DU 7È ART : DES JOURNÉES D’HOMMAGE NATIONAL AU RÉALISATEUR FEU SOULEYMANE CISSÉ LES 13 ET 14 JUIN

Les professionnels du cinéma, en collaboration avec le département de la Culture et la famille du feu Souleymane Cissé, s’activent pour lui rendre un hommage national lors de journées prévues les 13 et 14 juin 2025. L’annonce a été faite hier lundi, au Centre national de la cinématographie du Mali (CNCM), par la commission d’organisation.
C’était sous la présidence du directeur du CNCM, Fousseyni Maïga, représentant le ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, et du représentant de la famille du réalisateur défunt. Placées sous le haut patronage du Président de la Transition et le parrainage du ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, ces premières Journées d’hommage à Souleymane Cissé sont organisées par la Fédération nationale du Cinéma et de l’Audiovisuel du Mali (FENACAM) et la famille Cissé, avec l’appui technique de l’agence Looba Communication. Elles visent à honorer la mémoire de ce grand réalisateur en célébrant son œuvre et son engagement pour le cinéma africain. La FENACAM, avec l’accompagnement du ministère de tutelle, organise ces Journées d’Hommage à Souleymane Cissé, illustre cinéaste décédé le mercredi 19 février 2025 à Bamako.
Son décès a suscité des hommages à travers le monde.
La 29e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), qu’il devait présider en tant que président du jury, a été la première à lui rendre hommage lors de sa cérémonie d’ouverture. En Afrique, d’autres festivals, notamment les Rencontres cinématographiques de Dakar (RECIDAK) au Sénégal, le Festival de cinéma de Carthage en Tunisie et celui du Cap en Afrique du Sud, ont également salué sa mémoire. À l’international, la 78e édition du Festival de Cannes lui a rendu un hommage mérité durant toute la semaine. Le Festival du cinéma de New York (USA) a aussi honoré ce grand cinéaste à travers la projection suivie d’un débat autour du film Boua, hommage d’une fille à son père, réalisé par Fatou Cissé. Ces Journées d’hommage seront l’occasion de réunir l’ensemble des professionnels du cinéma malien et africain pour saluer l’immensité de la carrière de Souleymane Cissé. L’objectif général est d’honorer sa mémoire, son œuvre et son engagement en tant que pionnier du cinéma africain engagé, et d’inspirer les générations futures à poursuivre son combat artistique et culturel. Il s’agira notamment de : valoriser son héritage cinématographique à travers des projections, conférences et témoignages ; créer un cadre de réflexion sur l’avenir du cinéma malien et africain ; encourager les jeunes talents à s’inspirer de son engagement pour un cinéma libre ; et promouvoir le dialogue interculturel à travers son œuvre. Souleymane Cissé fut bien plus qu’un réalisateur : un visionnaire, un humaniste, un militant de la dignité africaine. À travers des œuvres majeures telles que Baara, Finyè, Waati ou Yeelen, il a bousculé les consciences et révélé au monde un autre visage du continent africain. Son cinéma, à la fois ancré dans la tradition et tourné vers l’universel, restera un modèle de courage, d’esthétique et de lucidité. Les Journées d’Hommage proposeront des projections de films emblématiques, une exposition de photographies et de trophées retraçant sa carrière, ainsi que des conférences-débats.
L’un des temps forts sera la conférence sur « La contribution de Souleymane Cissé à l’émergence d’une cinématographie malienne et africaine », animée avec la participation des élèves de l’Institut national des arts Gaoussou Diawara et des étudiants du Conservatoire des arts et métiers multimédia Balla Fasséké Kouyaté (CAMM/BFK).
Un grand débat télévisé sur « La vie et l’œuvre de Souleymane Cissé » sera également diffusé sur ORTM 1. Enfin, une projection en plein air est prévue à Bozola, sur la place publique Lampani Coro, en hommage au quartier natal de l’illustre disparu. Toutes ces activités visent à permettre au public malien et africain de mieux connaître l’homme, son parcours et l’universalité de son œuvre. « Nous sommes fiers de cette initiative de la FENACAM et de la famille de Souleymane, qui vise à reconnaître l’important travail qu’il a réalisé pour le Mali et pour l’Afrique », a indiqué Mamou Daffé, ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme.
Le ministre estime que ces Journées d’Hommage s’inscrivent parfaitement dans l’esprit de l’Année de la Culture décrétée par le Président de la Transition, le Général d’Armée Assimi Goïta. ■
LAYA DIARRA