À UNE SEMAINE DU DÉLIBÉRÉ DE LEUR PROCÈS : BARRICK GOLD S’OPPOSE À LA TENTATIVE DU GOUVERNEMENT DE PRENDRE EN CHARGE LES OPÉRATION QUOTIDIENNES À LOULO-GOUNKOTO

 À UNE SEMAINE DU DÉLIBÉRÉ DE LEUR PROCÈS : BARRICK GOLD S’OPPOSE À LA TENTATIVE DU GOUVERNEMENT DE PRENDRE EN CHARGE LES OPÉRATION QUOTIDIENNES À LOULO-GOUNKOTO

À quelques jours du délibéré du Tribunal de commerce de Bamako, prévu le 2 juin, Barrick Gold hausse le ton face à l’État malien qu’elle accuse de vouloir s’emparer des opérations de son complexe minier Loulo-Gounkoto.

Dans un communiqué virulent publié ce 26 mai, la multinationale canadienne dénonce une « tentative d’interférer avec les opérations de Loulo-Gounkoto […] sans précédent ni justification légale ». L’affaire remonte au 8 mai dernier, date à laquelle le gouvernement du Mali a officiellement soumis au tribunal une demande de mise sous administration provisoire du complexe. Pour motif, le gouvernement cite le non-paiement d’une partie de ses impôts et redevabilité par Barrick Gold, des faits niés par l’entreprise Canadienne. Barrick s’est opposée fermement à la mise en place d’un administrateur d’état, déposant le 22 mai ses conclusions en justice. Elle estime qu’« il n’y a aucune base – ni en droit ni en fait – pour que la gestion quotidienne des opérations à Loulo-Gounkoto soit confiée à un administrateur provisoire nommé par un tribunal ».

La compagnie assure que ces différends actuels avec le mali s’ajoutent à une longue liste d’interactions hostiles initiées par le Mali.

« Cette dernière escalade de la part du Gouvernement du Mali fait suite au maintien en détention de plusieurs employés de Barrick – détenus illégalement depuis plus de cinq mois – et au blocage des exportations d’or du complexe », affirmet-elle dans le même communiqué. Le Mali avait d’ailleurs à l’époque des faits justifié ses actions par le refus de Barrick Gold d’adhérer au nouveau code minier, pourtant accepté par les autres entreprises exploitant au Mali, et qui augmente les par de l’état dans les extractions minières. Malgré ces pressions, Barrick assure continuer à soutenir ses effectifs. « Depuis la suspension contrainte des opérations, l’entreprise a continué à payer les salaires et soutenir les opérations sur une base mensuelle continue. » Cependant, certains sous-traitants de l’entreprise, tel que MAXAM, un fournisseur d’explosif, ou encore ETASI, qui louait à Barrick Gold des engins lourds permettant l’extraction et le transport des biens extirpés des sols, ont été obligés de mettre la clé à la porte, forçant plusieurs centaines de personnes au chômage.

Face à ce qu’elle qualifie de rupture des principes de coopération, Barrick rappelle son engagement à une résolution négociée.

Elle indique avoir récemment écrit au ministre de l’Économie et des Finances Alousseni Sanou pour réaffirmer sa volonté de « reprendre les discussions sur les termes d’un accord satisfaisant permettant la libération de ses employés détenus et la reprise des activités dans l’intérêt des employés, du pays et de toutes les parties prenantes ». Présente au Mali depuis près de trente ans, l’entreprise rappelle avoir « construit certaines des exploitations minières les plus prospères du pays et contribué de manière significative à son économie et à son développement social ». Enfin, Barrick réaffirme sa détermination à défendre son investissement.

« La société reste déterminée à obtenir justice pour ses employés injustement détenus et à défendre l’intégrité de son investissement contre les actions qui risquent de compromettre la viabilité à long terme des exploitations », conclut le communiqué. ■

ABDOURAHMANE TRAORE

Sarah TRAORE

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