DISSOLUTION PARTIS POLITIQUES, MICRO TROTTOIR : LES MALIENS DIVISÉS SUR LA QUESTION

 DISSOLUTION PARTIS POLITIQUES, MICRO TROTTOIR : LES MALIENS DIVISÉS SUR LA QUESTION

La dissolution des partis politiques a été par certains, accueillis comme étant une bonne chose pour aller vers de nouvelles bases en réformant le secteur politique. Mais pour bon nombre de maliens, cette décision est tout simplement un recul de la démocratie, un accroissement des tensions, et un sujet qui est loin d’être prioritaire pour l’amélioration de leur condition de vie. Nous avons réalisé un mini micro-trottoir afin de sonder les Maliens à propos de la dissolution des partis politiques, et ce qu’ils en pensent. La conclusion est que les avis divergent énormément sur le sujet.

MAMADOU: « Je suis moralement et intellectuellement abattu. Je pense que je ne suis pas le seul, tous ceux qui ont un brin de patriotisme et pense que le Mali mérite mieux, tous ceux qui sont conscients de la souffrance de nos populations, ne peuvent qu’être déçus et inquiets. Vraiment, nous ne savons plus à quelle sauce nous allons être mangé. »

DAOUDA: « Les partis politiques par leur égoïsme et la démagogie sont tombés dans le puit qu’ils ont eux-mêmes creusés, car ils s’étaient tous retrouvés pour faire tomber un régime démocratiquement élu. Et aujourd’hui on se retrouve dans ce calvaire, caractérisé par l’accaparement du pouvoir par les militaires »

SEYDOU: « Ce gouvernement de transition est dans une dynamique de refondation qui va presque dans tous les secteurs, aujourd’hui on touche la classe politique et tout le monde crie au scandale. Ce n’est pas une suppression du multipartisme, mais une refondation du système politique malien. Place a une nouvelle loi qui va mieux organiser et encadrer les partis politiques, pour qu’on ne puisse plus tomber dans ce carcan comme en 2020. ».

KALILOU: « Une décision salutaire. Il faut mettre de l’ordre dans la scène politique malienne. comment expliquer dans un pays d’une population de 25 millions, on a plus de 300 partis politiques ? »

FANTA: « C’est un recul de la démocratie. J’ai les larmes aux yeux sachant que des gens sont morts pour la naissance du multipartisme dans l’histoire du Mali. La place des militaires sont dans les casernes, et aujourd’hui, ils viennent faire la politique, vraiment c’est déplorable. Le Mali ne mérite pas ça . il faudrait aujourd’hui que l’on puisse travailler, avec tout le monde, pour former une nation solide ».

KANDA: « C’est une atteinte à la liberté d’expression. Le multipartisme est le socle d’une bonne démocratie. Les militaires ont envoyé un message que désormais au Mali, pour accéder au pouvoir il faut avoir les armes. Le Président Goita a oublié que lorsqu’il est arrivé au pouvoir, ce sont ces mêmes partis politiques qui lui ont fait confiance, qui ont cru en lui. Il a tenu des discours fort que le pouvoir serait remis ; alors aujourd’hui, pourquoi allons-nous en guerre contre les politiciens ? il faut plutôt lutter contre les groupes armés. De quoi a-t-il peur ? Il faut accepter des débats contradictoires»

MOUSSA: « seuls les personnes qui supportent aveuglement le pouvoir, saluent cette décision. Nous n’avons pas de routes, pas d’électricité, les gens sont muselés, les étudiants n’ont plus de bourse, c’est le chaos économique et social. Dissoudre les partis politiques ne résoudra pas nos problèmes ».

ADAMA: « Les partis politiques ont creusé eux même leur propre tombe. On se demande à quoi servi les partis politiques ? pas mal de maliens disent qu’ils préfèrent les militaires aux politiciens. Il faut aller sur des nouvelles bases ; l’homme politique malien n’a pas de vision pour le développement du pays, ils ont seulement des stratégies pour conserver le pouvoir. Quand il y a eu le coup d’état certains hommes politiques, l’ont applaudi pensant qu’ils allaient avoir des postes. Mais la transition a continué, et ils ont commencé à contester le pouvoir »

DICKO: « Assimi Goita ne fait pas l’unanimité et n’a jamais fait l’unanimité. Quelle dommage pour le Mali qui a payé de son sang en 1991 pour avoir la démocratie et le multipartisme »

ABDOULAYE: « C’est un recul démocratique, le Mali est certes en difficulté sur la plan sécuritaire, mais ce n’est pas une raison pour ne pas organiser d’élection et pire, supprimer les partis politiques ».

IBRAHIM: « Je regrette cette décision, cet acte anti-démocratique n’est ni plus ni moins, la répression de la liberté d’expression et ça c’est écœurant. Il faut que les gens sachent qu’il n’y a pas meilleure gouvernance que celui de la démocratie »

ALASSANE: « C’est regrettable de voir comment les choses évoluent. Il faudrait que les gens fassent très attention au fait de faire de l’Afrique de l’Ouest une autre Russie. C’est militaires qui devraient apporter la lumière, apportent les ténèbres. Les maliens ne doivent pas accepter qu’on nous ramène dans les années 60-70 » ■

 MAÏMOUNA DOUMBIA

Sarah TRAORE

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