MALI-MAURITANIE : FERMETURE DU PRINCIPAL POSTE FRONTALIER, DES DIZAINES DE BUS BLOQUÉS

Une vive tension prévaut à la frontière entre le Mali et la Mauritanie, où l’on assiste à une véritable chasse à l’homme. Selon des sources concordantes, des citoyens maliens sont poursuivis et refoulés jusqu’à Gogui par des hommes en uniforme du pays voisin.
Hier, une source rapportait que le principal poste frontalier avait été fermé, bloquant ainsi une dizaine de bus qui tentaient de franchir la frontière. Cette situation illustre le malaise que vivent de nombreux ressortissants africains dans ce pays, devenu un point de transit privilégié pour ceux cherchant à rejoindre l’Europe. La Mauritanie aurait-elle reçu une contrepartie financière de l’Union européenne pour adopter une telle politique ? Dans un communiqué en date du 7 mars, le ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine, Mossa Ag Attaher, a informé l’opinion nationale des préoccupations concernant la situation de nos compatriotes.
Il rappelle que le 2 mars 2025, son département a été alerté sur l’arrivée de plusieurs Maliens au poste frontalier de Gogui, en provenance de la Mauritanie.
En réponse, une mission a été dépêchée sur place, conduite par le Délégué général des Maliens de l’extérieur. Un soutien matériel d’urgence a également été apporté aux premiers arrivants, qui ont bénéficié d’un accueil digne. Dans son communiqué, le ministre souligne que le Mali et la Mauritanie entretiennent des liens multiséculaires fondés sur l’amitié et la fraternité, et que les populations des deux pays ont toujours vécu en symbiose. Il appelle ainsi au calme et exhorte chacun à ne pas céder à la provocation. Le ministre réaffirme par ailleurs son engagement en faveur de la sécurité, de la protection et de l’assistance de tous les Maliens établis à l’extérieur. Il assure que la situation des Maliens vivant en Mauritanie bénéficie de la même attention et du même intérêt. Toutefois, sur le terrain, la situation ne cesse de se détériorer.
Selon plusieurs sources, la tension reste vive à la frontière, où les Maliens sont traqués et refoulés sans ménagement. La fermeture du principal poste frontalier est un signe évident que la crise persiste et s’aggrave. ■
LAYA DIARRA