INCOHÉRENCE ET DISCRIMINATION DANS LA LUTTE SYNDICALE : Y AURAIT-IL DES « ÂMES D’OR » ET DES « ÂMES DE BRONZE » AU SYNABEF ?

 INCOHÉRENCE ET DISCRIMINATION DANS LA LUTTE SYNDICALE : Y AURAIT-IL DES « ÂMES D’OR » ET DES « ÂMES DE BRONZE » AU SYNABEF ?

L’incarcération récente de deux employés d’Ecobank a déclenché une vague de contestation du Syndicat National des Banques, Assurances, Établissements Financiers, Microfinances et Commerces du Mali (SYNABEF), qui est monté au créneau pour exiger leur libération, à travers une série d’actions dont un sit-in de 72 heures devant les banques.

Une promptitude dans la réaction au grand dam des 158 travailleurs injustement licenciés de Ubi-Pharm et qui attendent réparation depuis plus d’un an maintenant. La lutte syndicale serait-elle catégorielle au SYNABEF ? La question se pose. En effet, cela fait plus d’un an que les 158 travailleurs abusivement licenciés par UBI-PHARM Mali depuis fin novembre 2023 réclament justice comme cela leur a été plusieurs fois promis par le Secrétaire Général du syndicat, M. Hamadoun Bah. Ces travailleurs licenciés, bien qu’étant aujourd’hui dans un état de précarité indescriptible, n’ont cependant pas perdu foi en Hamadoun Bah et ses camarades du bureau du syndicat. Mais voilà que le SYNABEF remue ciel et terre pour la libération de camarades banquiers incarcérés.

Dès l’annonce des arrestations, les militants syndicaux se sont mobilisés, organisant des assemblées générales et des sit-in pour exprimer leur soutien aux employés d’Ecobank.

Cette mobilisation a démontré la force et l’unité du syndicat, prêt à défendre ses membres face à ce qu’il considère comme une injustice. Le SYNABEF reste convaincu que ces camarades ont agi en conformité avec les réglementations en vigueur, les procédures suivies étant conformes aux normes établies. Aussi, pour faire entendre sa voix, le SYNABEF, tout en appelant à un sit-in de deux heures devant toutes les banques du pays, du lundi 10 au mercredi 12 mars 2025, a aussi exigé la suspension de tous les transferts de garanties de la Société EDMSA et des structures publiques et parapubliques jusqu’à nouvel ordre. Le SYNABEF appelle ses membres à rester unis et à respecter les décisions prises lors de la réunion extraordinaire, afin de préserver la force du mouvement syndical. On aurait bien voulu voir le bureau dirigé par Hamadoun Bah, toujours prompt à réagir face à la violation des libertés syndicales et l’injustice flagrante résultant de licenciements abusifs et de traitements partiels des travailleurs, agir de la même manière pour ce qui concerne le sort des 158 travailleurs de UBI-PHARM condamnés à la misère au quotidien depuis un an ! En effet, s’il y a un cas le plus problématique, sinon de conscience pour le SYNABEF, c’est sans bien le licenciement abusif de ces 158 travailleurs de la société UBI-PHARM Mali, pour avoir tout simplement eu à réclamer leurs droits. Et pour cause : pour avoir osé réclamer des efforts à la direction pour supporter les frais d’une délocalisation de leur société en dehors de Bamako, ces travailleurs ont été mis à la porte par UBI-PHARM.

Ils réclamaient, entre autres, l’augmentation de l’indemnité de transport à 75.000 FCFA pour tous les salariés qui seront affectés sur le site de Samaya ; l’octroi d’une prime d’installation de 1.000.000F CFA aux salariés qui seront affectés à Samaya, et une augmentation de 50% du salaire brut pour tous les salariés…

Un crime de lèse-majesté qui les a vus chassés de leur boulot malgré l’opposition de la Direction Régionale du Travail. Et si le SYNABEF avait décidé à l’époque de calmer le jeu, tout en promettant d’œuvrer afin que les travailleurs licenciés soient remis dans leurs droits, avec le temps, ces travailleurs ont le sentiment d’avoir été lésés par leur syndicat mère. Hamadoun Bah et ses camarades ont-ils capitulé face à la menace du PCA de la structure, qui a juré que « jamais les 158 travailleurs arbitrairement licenciés ne remettront les pieds dans la boîte, et ce même si Dieu descendait sur terre»?

La question se pose, au regard de l’inaction du syndicat face à ce problème qui ne semble plus être à l’ordre du jour ! ■

MAÏMOUNA DOUMBIA

Sarah TRAORE

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