BRAS DE FER MINISTÈRE DES SPORTS – FÉDÉRATION MALIENNE DE FOOTBALL : L’ARBITRAGE DU GÉNÉRAL D’ARMÉE ASSIMI GOÏTA SOLLICITÉ

Une nouvelle crise menace le football malien, avec le conflit latent qui s’est installé depuis un certain temps entre la Fédération Malienne de Football (FEMAFOOT) et le Ministère des Sports. La FEMAFOOT vit un cas exceptionnel avec l’incarcération de son Président dans l’affaire dite de l’Assemblée Nationale, mais cette situation ne devrait pas empêcher la structure de fonctionner normalement et de faire face à sa mission.
Sauf que cet avis n’est pas partagé par tout le monde au département des Sports, d’où des coups de canif depuis un certain temps. La situation est que l’arbitrage du Président de la Transition est sollicité ! Une forte menace plane encore sur le sport roi au Mali, avec les échanges et des propos pas très amicaux qui se sont installés entre le Ministère des Sports, via la Direction Nationale du Sport et de l’Education Physique (DNSEP), et la Fédération Malienne de Football. En effet, après une première correspondance demandant à la FEMAFOOT de respecter ses textes en tenant régulièrement ses réunions, une autre correspondance du Ministère des Sports en date du 17 février, a été adressée au Président de la FEMAFOOT, pour lui enjoindre de surseoir à la tenue d’une Assemblée Générale Extraordinaire pour la relecture de certains textes. « Il m’est revenu que vous envisagez d’organiser, le vendredi 28 février 2025, une Assemblée Générale Extraordinaire aux fins de modification des textes qui régissent votre organisme. En conséquence, je voudrais vous inviter à surseoir à toute modification des textes, partant, à la tenue de ladite Assemblée Générale Extraordinaire, pour préserver un climat social apaisé dans le milieu footballistique… Comptant sur votre bonne compréhension, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes salutations sportives ».
Une correspondance qui n’a pas été du goût des responsables de la FEMAFOOT qui, comme une réponse du berger à la bergère, ont décidé de recadrer le lettre Directeur National des Sports et de l’Education Physique par rapport à un certain nombre de points.
Parmi lesquels son ingérence dans le fonctionnement de la Fédération Malienne de Football, ou encore la subversion entretenue par ses soins comme méthode de gestion et de travail. Pour eux, le Comité Exécutif ayant été régulièrement élu par une majorité écrasante des membres de la Fédération Malienne de Football, il entend, à ce titre, gérer en toute indépendance les affaires du football, conformément aux statuts et règlement de la FEMAFOOT et ce, jusqu’à la fin de son mandat. « Il n’admettra et ne se soumettra à aucune ingérence, d’où qu’elle vienne, fusse celle de monsieur le Directeur National des Sports », peut-on lire dans la correspondance de la FEMAFOOT adressée au Directeur National des Sports et de l’Education Physique. « Le Comité Exécutif maintient la tenue de son Assemblée Générale Extraordinaire du 28 février 2025 avec l’ordre du jour communiqué aux différents Membres et délégués. Conformément à nos statuts ; nos instances supérieures, la CAF et la FIFA, en sont informées », conclut ladite correspondance, affichant la volonté de la FEMAFOOT de s’affranchir de la tutelle de l’Etat. Ce qui est perçue, du côté de la Direction Nationale des Sports et de l’Education Physique, comme une rébellion. Cette dernière réagit à son tour à cette correspondance de la FEMAFOOT. Correspondance dont voici le contenu : « Faisant suite à la correspondance n° 0397/2024- 202/FEMAFOOT du 18 février 2025, relative à l’information de la Direction Nationale des Sports et de l’Education Physique de la tenue d’une « Assemblée Générale Extraordinaire » aux fins de modification des textes qui régissent « notre organisme » comme vous vous plaisez à l’affirmer sans ambages, je suis au regret de vous rappeler de n’avoir jamais signifié dans la moindre mesure à la Fédération Malienne de Football le respect de l’article 47.1 de ces statuts tel qu’évoqué par vos soins dans votre lettre ».
» Celui-ci ne correspond nullement au respect des dispositions de l’article 46.1, qui plutôt exhorte votre fédération, délégataire de pouvoir de département des sports au strict respect des réunions que vous êtes tenus d’organiser régulièrement avec vos membres ».
» Revenant au contenu de votre lettre où la Direction Nationale des Sports et de l’Education Physique a été abreuvée de tous les qualificatifs indécents de votre part (incohérence, imposture, ingérence, subversion), dans nos méthodes de gestion, il me revient encore une fois de rabâcher que la DNSEP se doit d’être informée de la tenue des assemblées ordinaires et extraordinaires de toutes les fédérations nationales sportives, fusse-t-elle celle du football « notre organisme », comme vous l’affirmez plus haut. Monsieur le Secrétaire Général, il vous serait loisible de retenir encore une fois qu’une fédération nationale sportive, de par l’article 61 de la loi N° 2017-037 du 14 juillet 2017, régissant les activités physiques et sportives au Mali, exerce par délégation de l’Etat, une mission de service public sous l’égide de la DNSEP, service central du département en charge des sports. Faut-il vous rappeler que conformément à la Loi N°97-007 du 13 janvier 1997 portant création de la Direction Nationale des Sports et de l’Éducation Physique, l’article 2 stipule qu’elle est chargée d’organiser, de soutenir et de contrôler l’action du mouvement sportif national. En substance, la DNSEP, animée de la volonté de développer et de promouvoir le sport en général et le football en particulier, aussi bien à l’échelle nationale que sur l’échiquier international ; se doit de procéder de manière continue au suivi et l’évaluation de toutes les activités menées par les fédérations sportives nationales (y compris celle affiliée à la FIFA), pour toutes fins utiles ».
« Ce qui, à mon humble avis s’avère loin d’être une incohérence, une ingérence et encore moins une subversion dans la gestion du sport malien et particulièrement du football, comme méthode de notre gestion. Monsieur le Secrétaire Général, si la FEMAFOOT ne jure que sur les instances supérieures du football, la Confédération Africaine de Football (CAF) et Fédération Internationale de Football Association (FIFA), force est de reconnaître que c’est sur les fonds des ressources financières de l’Etat (surtout en ces moments de contraintes budgétaires) qu’elle entretient ses équipes de toutes les catégories de la phase de leur sélection jusqu’aux phases finales de leurs compétitions internationales ».
« En conséquence, je vous saurai gré des dispositions que vous voudrez bien faire prendre pour surseoir à la tenue de ladite Assemblée Générale Extraordinaire du 28 février 2025 à l’hôtel Millénium à l’ACI 2000. Vous en souhaitant bonne réception, veuillez agréer Monsieur le Président, l’expression de mes salutations sportives ».
Comme on le voit, il urge que tout soit mis en œuvre pour éviter une nouvelle crise du football au Mali. Le Président de la Transition, le Général d’Armée Assimi Goïta doit y veiller, le football un grand facteur de paix dans un Mali en quête de sa voie, et de sa voix ! ■
MAÏMOUNA DOUMBIA