RENCONTRE COMMISSION DE RÉDACTION DE LA CHARTE NATIONALE POUR LA PAIX ET LES ORGANISATIONS SOCIO-PROFESSIONNELES : LE CNPM INSISTE SUR TROIS PRÉREQUIS INDISPENSABLES, DONT LE RETOUR À L’ORDRE CONSTITUTIONNEL !

La Commission de Rédaction du projet de Charte pour la Paix et la Réconciliation Nationale, conduite par l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maiga, continue avec sa série de consultation des forces vives de la nation au Centre International de Conférence de Bamako, et ce depuis le lundi 17 février. La rencontre d’hier, c’était successivement avec les organisations socioprofessionnelles et les universités.

On retient que le Conseil National du Patronat (CNPM) insiste, et ce depuis la phase d’élaboration de l’Avant-projet de Charte, sur trois prérequis indispensables, dont le premier est le retour à l’ordre constitutionnel ! Après donc les autorités et légitimités traditionnelles, les représentants des confessions religieuses, la confrérie des chasseurs et les communicateurs traditionnels, les organisations de la société civile, le lundi 17 février ; les partis politiques et associations à caractère politique et les syndicats, le 18 février 2025, la Commission de Rédaction de la Charte Nationale pour la Paix et la Réconciliation Nationale recevait, hier mercredi 19 février 2025, les organisations socioprofessionnelles et les universités. L’occasion était bonne pour le Président de la Commission, l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maiga, pour saluer les efforts de toutes les organisations présentes dans ce processus dynamique enclenchée depuis le Dialogue Inter-Malien, puis à l’élaboration de l’Avant-projet de charte.
Il a insisté sur la nécessité de parvenir à un travail entièrement inclusif, comme souhaité par le Président de la Transition, le Général d’Armée Assimi Goita, qui a clairement indiqué que le rôle de la commission est d’élaborer un texte devant constituer un document de référence pour toute action, toute initiative et toute activité concourant à la paix, à la sécurité, à la réconciliation, à la cohésion sociale et au vivre ensemble au Mali.
Dans les échanges, l’intervention du représentant du CNPM, M. Sidi Dagnoko, a retenu notre attention, en ce sens qu’elle conditionne la réussite de tout le processus à trois prérequis, à savoir la nécessité du retour à l’ordre constitutionnel, la sacralisation des libertés publiques et individuelles et la promotion économique. Pour lui, le retour à l’ordre constitutionnel est un élément essentiel pour la paix, tout comme la préservation des libertés individuelles et collectives et le développement économique. Toutes ces questions sont prises en compte à degrés différents dans le texte proposé, mais le CNPM tient à ce que ces trois points puissent être cités comme prérequis dans la Charte pour la Paix et la Réconciliation Nationale, sans lesquels pas de paix possible, pas de développement ni de réconciliation nationale. M. Danioko a surtout insisté sur la promotion économique, compte tenu de la crise de l’emploi dans notre pays.
Selon lui, chaque année, des centaines de milliers de jeunes sont versés sur le marché de l’emploi, pour une capacité d’absorption de 10% pour l’Etat et 30% pour le secteur privé, soit des milliers de jeunes condamnés au chômage.
Rappelons que l’exercice vise à recueillir les contributions des forces vives de la nation pour enrichir le document avant sa finalisation. Il se décompose en 10 titres et 72 articles. Le Titre I porte sur les dispositions générales ; le Titre II parle de la nation, de l’État, de l’État nation et des valeurs partagées ; le Titre III est consacré à la paix, à la culture de la paix ; le Titre IV porte sur la réconciliation nationale, la cohésion sociale et le vivre ensemble ; le Titre V porte sur l’éducation, l’éducation à la culture de la paix et de l’éducation à la culture de la santé. Quant au Titre VI, il porte sur les responsabilités des départements en charge de la Justice, de la Sécurité et de la Défense ; le Titre VII est consacré aux responsabilités des départements en charge de l’Administration du territoire et de la Réconciliation nationale ; le Titre VIII traite des responsabilités des acteurs et des formules d’engagement pour la paix et la réconciliation nationale ; tandis que les deux dernier Titres sont consacrés aux dispositions finales.
Les partis politiques et les syndicats ont 72 heures pour faire parvenir les propositions, suggestions et amendements. Aujourd’hui, toujours au CICB, la Commission reçoit successivement les Autorités administratives Indépendantes et les Organisation de la presse nationale. ■
MAÏMOUNA DOUMBIA