101 MILLIARDS DE FCFA ÉCONOMISÉS EN 2024 GRÂCE À LA RÉDUCTION DU TRAIN DE VIE DE L’ÉTAT, SELON LE PM ABDOULAYE MAÏGA : LA COMMUNICATION INTENSIVE DU GOUVERNEMENT POUR FAIRE ACCEPTER LES NOUVELLES TAXES AUX MALIENS !

Le Premier ministre, le Général de Division Abdoulaye Maïga, comme par un tour de passe, a surpris les Maliens en annonçant que la politique du gouvernement de Transition visant à réduire les dépenses publiques, l’une mesure phare de la politique économique du Président de Transition, a permis d’économiser près de 101 milliards de FCFA en 2024.
C’était au cours de la réunion mensuelle de concertation avec le secteur privé, hier mardi 18 février 2025. Àl’ordre du jour de cette réunion, figuraient l’état de mise en œuvre des recommandations issues de la rencontre du 13 janvier 2025, le suivi du plan d’action pour la satisfaction des besoins fondamentaux de la population, la présentation des résultats des travaux de la Commission technique sur les mesures de réformes structurelles, ainsi que l’examen des préoccupations du secteur privé à travers diverses questions. La réunion a également été l’occasion de présenter une vingtaine de réformes prioritaires du secteur privé, parmi lesquelles la promotion du consommer malien, l’amélioration et la diversification des sources d’énergie, la réduction de la fiscalité sur l’emploi, la relecture de la loi sur le partenariat public-privé, la prise en compte du registre des métiers et du répertoire des entreprises artisanales dans l’attribution des marchés publics, la promotion des produits artisanaux locaux, l’absorption de la production nationale par la commande publique et l’adoption d’un tarif préférentiel d’électricité pour les entreprises. Le Premier ministre a sollicité l’appui du secteur privé sur plusieurs sujets d’intérêt national, notamment l’approvisionnement régulier du pays en hydrocarbures, en intrants agricoles et en produits alimentaires, surtout à l’approche du mois de Ramadan, la libre circulation des personnes et des biens au sein de la Confédération des États du Sahel (AES), ainsi qu’entre les États de l’AES, l’UEMOA et la CEDEAO, et la mise en œuvre du Fonds de Soutien aux Projets d’Infrastructures de Base et de Développement Social, récemment créé par le gouvernement.
Le gouvernement malien tente par ailleurs de mettre en place des mesures pour résoudre les problèmes économiques du pays, parmi lesquelles, la réduction du train de vie de l’Etat par la diminution des déplacements des ministres et des cadres à l’étranger, la réorientation des fonds de souveraineté vers des œuvres sociales en soutien à la population…
« La mise en œuvre de ces mesures a permis au gouvernement de transition de réaliser des économies de plusieurs dizaines de milliards de francs CFA. Fin 2024, selon les données issues de l’évaluation du PAG, la réduction du train de vie de l’État a permis d’économiser plus de 101 milliards de francs CFA », a déclaré le Premier ministre. On l’aura compris, cette communication intensive du gouvernement ne vise qu’un seul objectif, faire accepter les nouvelles taxes aux Maliens. Sauf que ces derniers ne croient pas du tout à ces grandes annonces auxquelles leurs gouvernants leur ont habitués, mais jamais suivies d’effets. L’annonce d’hier du Premier ministre n’y fait pas exception. En effet, d’aucuns ont promptement réagi à cette sortie du chef du gouvernement, allant jusqu’à exiger la publication des arrêtés et décrets supportant les allégations du Premier ministre. Ils plaident aussi pour, non pas la réorientation des fonds de souveraineté, mais leur suppression pure et simple ! ■
MAÏMOUNA DOUMBIA