ALERTE : MALI-MÉTÉO ANNONCE UNE CANICULE EXTRÊME CETTE ANNÉE : QUID DES SUBVENTIONS DE BATTERIES PROMISES PAR LE CHEF DE L’ÉTAT ?

 ALERTE : MALI-MÉTÉO ANNONCE UNE CANICULE EXTRÊME CETTE ANNÉE : QUID DES SUBVENTIONS DE BATTERIES PROMISES PAR LE CHEF DE L’ÉTAT ?

L’agence Mali-Météo a récemment annoncé les prévisions météorologiques de la canicule 2025 (de février à juin). Ces prévisions, souvent observées et vécues par les citoyens avant même leur publication, sont source d’angoisse pour bon nombre de nos concitoyens, étant donné les nombreuses implications et inévitables conséquences de la montée des températures dans le pays sahélien enclavé qu’est le Mali.

Ainsi, le thermomètre affiche déjà 40 °C début février, un présage néfaste des mois à venir. On se rappelle du mois d’avril 2024, durant lequel le Mali a été confronté à une canicule sans précédent, avec des températures atteignant 48,5 °C dans la région de Kayes, la plus élevée jamais enregistrée sur le continent africain. Cette vague de chaleur a entraîné une surmortalité, saturant les services d’urgence, les morgues et les cimetières de la capitale. Les personnes âgées étaient particulièrement vulnérables, souffrant de déshydratation et de malaises liés à la chaleur. Les hôpitaux, déjà sous pression, ont dû faire face à un afflux massif de patients dans un état critique. En projetant ces données sur l’année 2025, les prévisions météorologiques indiquent que le Mali pourrait continuer à subir des températures extrêmement élevées.

Par exemple, en avril 2025, les températures moyennes devraient osciller autour de 40,9 °C en début de mois, augmentant légèrement pour atteindre 41 °C vers la fin du mois. De même, en mai, les températures minimales moyennes sont prévues à 28 °C, avec des maximales atteignant 41 °C.

Ces conditions suggèrent que le pays pourrait faire face à des vagues de chaleur similaires, voire plus intenses, que celles enregistrées en 2024. Cette tendance à la hausse des températures souligne l’importance de renforcer les infrastructures de santé et de mettre en place des mesures préventives pour protéger les populations vulnérables. De nombreuses mesures devraient être prises pour assurer l’approvisionnement en électricité, une électricité qui, depuis 2023, est aux abonnés absents, pouvant être délestée pendant plusieurs dizaines d’heures, voire plus d’une journée. Cette chaleur annoncée, couplée aux coupures d’électricité intempestives, imprévisibles et ayant tendance à s’accentuer durant les mois caniculaires, constituent un véritable duo mortel (calembour intentionnel). Avec l’arrivée prochaine du Ramadan (début mars), cet enchaînement de difficultés risque d’être un « parcours du combattant » pour un grand nombre de Maliens n’ayant pas les moyens de s’offrir des climatiseurs, à plus forte raison des groupes électrogènes ou des panneaux solaires.

C’est pour toutes ces raisons que ressurgit dans la mémoire de bon nombre de nos compatriotes la promesse émise par le président de la transition, le général d’armée Assimi Goïta, qui avait déclaré au début de l’année que, faute d’une fourniture d’électricité stable (qui, d’après l’ancienne ministre de l’Énergie, Bintou Camara, devait être disponible d’ici « quelques mois » en novembre 2023), des panneaux solaires et des batteries seraient subventionnés pour permettre aux plus démunis d’accéder à une fourniture semi-normale d’électricité, moyennant un certain apport personnel.

Cette promesse du président de la transition n’a pour l’instant pas été concrétisée et semble avoir été évincée de la mémoire collective en raison du nombre d’informations fulgurantes et de décisions gouvernementales auxquelles nous avons assisté depuis le début de l’année (nouvelles taxes, nouveau chef de la police, sortie officielle de la CEDEAO, pour ne citer que celles-là). Il devient absolument critique, en ce début de période caniculaire qui n’épargne aucun homme (ni aucun animal, à en juger par le nombre d’ânes et de vaches morts de déshydratation en 2024), que les populations, déjà agenouillées par la situation économique précaire, puissent avoir accès à ces panneaux et batteries subventionnés. Cependant, cette période de chaleur, et donc d’inévitable augmentation des délestages, sera tout autant dévastatrice, si ce n’est plus, pour les entreprises qu’elle ne l’est pour les individus.

En effet, très peu d’entre elles possèdent les moyens d’acheter quotidiennement le gasoil nécessaire à alimenter les groupes électrogènes coûteux, dont l’entretien est un besoin régulier, ni d’installer des panneaux solaires dont les prix flambent en cette période de forte chaleur.

Quel sera donc le sort de ces entreprises qui ne seront sûrement pas prises en compte dans cette éventuelle subvention présidentielle ? Pourront-elles supporter cette nouvelle période de ralentissement économique ? Quelles seront les conséquences à long terme de ces délestages couplés à une chaleur étouffante ? Pour l’instant, nous ne pouvons que spéculer. Mais une chose est certaine : face à une crise énergétique persistante et une canicule qui s’intensifie année après année, le Mali ne peut plus se permettre d’attendre des solutions qui tardent à se concrétiser. ■

Abdourahmane Traoré

Sarah TRAORE

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