ENCORE UN AUTRE DRAME DANS LES MINES ARTISANALES CHINOISES (48 MORTS) : LES POUVOIRS PUBLICS INTERPELLÉS

Un autre drame a fait des morts, le samedi 15 février, dans un effondrement sur le site d’une mine d’or exploitée illégalement au Mali.
Le bilan est de quarante-huit morts à la suite de l’éboulement et les victimes sont en partie des femmes, dont l’une femme avec son bébé qu’elle portait sur son dos. Un incident du genre s’est produit sur un site minier situé dans la localité de Danga, cercle Kangaba, le mercredi 29 janvier 2025, avec un bilan de 14 corps retrouvés, essentiellement des femmes. Les pouvoirs publics sont interpellés ! Le site avait été exploité par une entreprise chinoise, avant d’être abandonné et de nombreux orpailleurs artisanaux s’y rendaient dans l’espoir de trouver de l’or. Selon une source locale, il y aurait beaucoup de complicité pour des telles exploitations dans la région. Il y a un peu plus d’un an, un éboulement avait fait plus de soixantedix morts dans une mine d’or du sud du Mali.
L’or attire les grands groupes étrangers, qui travaillent avec l’autorisation du pouvoir, mais aussi des orpailleurs artisanaux que les autorités peinent à canaliser.
Les mines artisanales prospèrent en effet et attirent des milliers d’orpailleurs de toute la région en quête de richesses. A Balan Mansala, un village situé dans la région de Koulikoro a été forcé de déguerpir les lieux. Avant l’arrivée de l’entreprise minière étrangère BFEG SARL, Balan Mansala prospérait grâce à l’agriculture et à l’élevage, la cohésion la paix, et la place prépondérante des femmes dans les décisions communautaires en faisaient un lieu unique. La tranquillité de Balan Mansala a cependant été brisée par l’exploitation aurifère. Les villageois ont vu leur environnement se transformer, les ressources naturelles se raréfier et les traditions locales perdre leur ancrage. L’abattage d’un arbre tamarinier sacré, âgé de plus de 700 ans, a été un coup profond pour la communauté. Ces événements ont causé un déplacement forcé de la population.
Une histoire qui souligne l’urgence de protéger les écosystèmes et les droits humains, intrinsèquement liés, même en période de crise.
Au sujet de l’effondrement du samedi dernier, c’est de bon augure donc que le Général d’Armée Assimi Goïta ait instruit le Gouvernement de ne pas traiter cet énième incident de trop, comme un fait divers. Par conséquent, promet le Premier ministre Abdoulaye Maiga, « le Gouvernement agira, sans état d’âme, dans l’exécution de cette instruction ».
Pourvu que ce soit suivi d’effet, nos autorités étant en passe de passer « maîtres dans l’art des grands discours » sans suite ! ■
MAÏMOUNA DOUMBIA