UNE STRUCTURE DU MINISTÈRE DES INFRASTRUCTURES ET DES TRANSPORTS ÉPINGLÉE : QUAND LE BVG DÉCÈLE DES INSUFFISANCES DANS SES RECOMMANDATIONS SUR LA GESTION DES ENTREPÔTS DU MALI AU SÉNÉGAL

En dépit des recommandations émises en 2020 par le Bureau du Vérificateur Général (BVG) pour améliorer la gestion des Entrepôts maliens au Sénégal (EMASE), leur mise en œuvre reste largement insuffisante. Une mission de suivi couvrant les exercices 2021 à 2024 révèle un faible taux d’application des mesures coercitives, estimé à seulement 36,4 %.
Plusieurs dysfonctionnements persistent, notamment en matière de gestion comptable, de recouvrement fiscal et de respect des procédures administratives. Ce constat soulève des inquiétudes quant à l’efficacité des réformes engagées et met en lumière la nécessité d’un engagement plus rigoureux des autorités concernées. Dans le cadre de la mise en œuvre de son programme d’activités, le Bureau du Vérificateur Général a conduit une mission de vérification visant à suivre la mise en œuvre des recommandations issues de la vérification financière de la gestion des Entrepôts du Mali au Sénégal (EMASE), effectuée en 2020.
Cette mission avait pour objectif de s’assurer que les recommandations formulées lors de la vérification initiale ont été appliquées et que les dysfonctionnements relevés ont été corrigés.
La présente vérification de suivi couvre les exercices 2021, 2022, 2023 et 2024 (jusqu’au 31 mai). Elle a abouti à des conclusions révélant que, compte tenu du taux de mise en œuvre des recommandations, qui est de 36,4 %, le niveau d’exécution reste insuffisant. En effet, sur les 11 recommandations formulées lors de la vérification initiale, quatre ont été entièrement mises en œuvre, deux partiellement, tandis que cinq n’ont pas été appliquées. Il ressort de la vérification que le directeur des Entrepôts du Mali au Sénégal mentionne désormais la date de notification sur les contrats, utilise la procédure de demande de renseignement et de prix à compétition pour les marchés dont le seuil l’exige, et enregistre les plis des soumissionnaires dans le registre de réception des offres.
Le directeur national du Trésor et de la Comptabilité publique veille, quant à lui, à la prestation de serment et au paiement de la caution de garantie des régisseurs de recettes.
Par ailleurs, le ministère des Transports et des Infrastructures a procédé à la relecture du manuel de procédures administratives, comptables et financières des Entrepôts du Mali dans les ports de transit. Cependant, des insuffisances subsistent. Le directeur ne procède pas à la collecte et au versement des recettes du parking de Mbao à un comptable public. De plus, le directeur des Impôts ne veille pas au recouvrement de l’Impôt sur les Traitements de Salaires (ITS) auprès des EMASE, tandis que le directeur des Entrepôts ne respecte pas le cadre organique et omet de retenir l’ITS du personnel fonctionnaire et contractuel.
Enfin, le chef du service administratif et financier ne procède pas à la codification de l’ensemble des biens ni à l’inventaire des matériels en fin d’année. ■
LAYA DIARRA