GRÈVE DES ENSEIGNANTS DU SUPÉRIEUR : LE MINISTRE ORDONNE LA RETENUE SUR LE SALAIRE DES GRÉVISTES

Après l’observation d’un premier mot d’ordre de grève de 144 heures, allant du lundi 27 janvier au samedi 01 février 2025, la Coordination des Syndicats de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique a décidé de reconduire cette grève pour la période allant du lundi 03 au samedi 08 février 2025.
En réaction, le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique a décidé de sévir via la mesure de retenue sur le salaire des grévistes. Dans une correspondance en date du mardi 4 février 2025 adressée aux Recteurs des Universités et Directeurs des Grandes Ecoles et Instituts, le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, via le Secrétaire Général du département, demandé, en plus de lui faire un point précis sur l’observation de cette grève dans leurs structures respectives, l’application de la retenue sur le salaire des grévistes qui auront observé ladite grève.
« Je vous instruis également de veiller scrupuleusement à l’application des dispositions relatives à la retenue sur salaire des enseignants-chercheurs ayant observé la grève », lit-on dans la correspondance du Secrétaire Général du département qui reconnaît cependant que la grève est un droit légitime des travailleurs, tout en précisant que la retenue sur salaire pour les jours non travaillés en raison de la grève demeure un devoir pour l’employeur, conformément à la réglementation en vigueur.
« Je vous saurais gré de bien vouloir me transmettre, dans les meilleurs délais, les informations relatives à l’observation de la grève et la mise en œuvre des retenues sur salaire dans vos institutions, afin que des mesures appropriées soient prises, le cas échéant », conclut la correspondance. Rappelons que cette grève des enseignants du supérieur fait suite à l’échec des négociations avec le gouvernement, le mardi 21 janvier dernier. La Coordination des syndicats de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a donc décidé cet arrêt de travail pour exiger la l’application d’un décret présidentiel de 2017 octroyant des primes de recherche aux enseignants-chercheurs du supérieur, un droit acquis mais qui n’est pas appliqué au profit des enseignants depuis des années. La principale revendication porte donc sur l’application immédiate de la prime de recherche, avec rappel ! ■
MAÏMOUNA DOUMBIA