SUITE À L’EFFONDREMENT D’UNE MINE À KOKOYO DANS LE CERCLE DE KANGABA : LA JEUNESSE DU MANDÉ DEMANDE LA SUSPENSION DE « TOUTES LES EXPLOITATIONS MINIÈRES » DANS LA ZONE

L’effondrement d’une mine a causé la mort de plusieurs personnes, essentiellement des femmes, à Kokoyo, commune de Nouga, dans le cercle de Kangaba, le 29 janvier dernier.

Suite à ce drame, la jeunesse du Mandé exige la suspension de toutes les exploitations minières par des sociétés dans l’espace du Mandé. Dans un communiqué publié le 31 janvier 2025, la Coordination des Jeunes du Mandé (CJM-Mali) a exprimé ses regrets face au drame survenu sur le site d’exploitation minière de Nouga, cercle de Kangaba. Selon le président de la coordination, Dr Sékou Keita, la jeunesse a dépêché une mission de soutien et d’assistance sur le terrain après une rencontre avec les autorités du cercle et de la région de Koulikoro. À ce jour, seulement quatorze (14) corps ont été retrouvés et les recherches sont toujours en cours. La CJM-Mali déplore les circonstances du drame ainsi que les faibles moyens déployés pour retrouver les corps. Elle regrette également les conflits intercommunautaires et la destruction des terres cultivables engendrés par ces exploitations.
Afin d’en limiter les conséquences, la Coordination des Jeunes du Mandé a lancé un appel aux autorités de la transition pour qu’elles suspendent, à titre conservatoire, « toutes les exploitations minières » par des sociétés dans l’espace du Mandé.
Ces exploitations sont en effet à l’origine de drames inattendus, de conflits communautaires et contribuent à la destruction des terres cultivables, une situation qui préoccupe l’ensemble de la communauté mandingue. Selon Dr Sékou Keita, c’est la cinquième fois qu’un tel drame se produit dans des mines exploitées par des sociétés chinoises dans l’espace du Mandé, notamment à Kourémalé, Naréna, Banankoro… Plusieurs personnes ont perdu la vie dans chacun de ces incidents. « Les populations souffrent beaucoup. Aujourd’hui, il n’y a presque plus de terres cultivables dans le Mandé. Tout le Mandé a soutenu la transition, mais aujourd’hui, nous souffrons.
Les cultivateurs n’ont plus de terres alors que, sans cela, il est très difficile de vivre. Si les autorités ne prennent pas des dispositions le plus tôt possible, toutes les populations mandingues seront obligées de migrer vers Bamako, faute de terres cultivables », déplore Dr Sékou Keita. ■
YOUSSOUF KONATE