APRÈS L’ALERTE SUR LA DÉGRADATION DU FLEUVE DUE AUX ACTIVITÉS HUMAINES : UNE DÉLÉGATION DE HAUT NIVEAU SUR LE TERRAIN POUR S’IMPRÉGNER DE L’AMPLEUR DES DÉGÂTS


La station de Kalabambougou a accueilli une délégation de haut niveau conduite par le ministre de l’Énergie et de l’Eau, accompagné de son homologue en charge de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, ainsi que du directeur général de la SOMAGEP-SA, hier mardi.
L’objectif de cette visite était de s’imprégner de l’ampleur de la dégradation du fleuve due aux activités humaines, notamment l’orpaillage, qui constitue une menace croissante pour la qualité de l’eau brute et l’équilibre de l’écosystème. Le fleuve, source vitale pour des milliers de personnes, subit une pollution accrue à cause des pratiques d’extraction artisanale de l’or. L’utilisation incontrôlée de produits chimiques toxiques comme le mercure et le cyanure entraîne une altération significative de la qualité de l’eau, compromettant ainsi sa potabilité et menaçant la biodiversité aquatique. Les ministres, accompagnés du directeur général de la SOMAGEP-SA, ont pu constater de visu les effets de cette pollution : une eau troublée et contaminée, rendant son traitement plus difficile et coûteux pour les stations de pompage ; l’érosion des berges et la dégradation de l’habitat naturel, mettant en péril la faune et la flore ; ainsi qu’une menace sur les populations riveraines, exposées aux maladies hydriques et à une réduction de leurs ressources en eau. Au-delà du constat, cette visite avait également un objectif de sensibilisation.
Il est impératif d’alerter les populations sur les dangers liés au tarissement progressif du fleuve, un phénomène qui pourrait avoir des conséquences dramatiques pour les générations futures si rien n’est fait.
Les ministres et le directeur général de la SOMAGEP-SA ont ainsi rappelé l’importance d’une gestion durable des ressources en eau et plaidé pour une régulation stricte des activités d’orpaillage. Plusieurs pistes de solutions ont été évoquées, notamment le renforcement des contrôles environnementaux et des sanctions contre l’exploitation illégale, la promotion des alternatives économiques pour réduire la dépendance à l’orpaillage, ainsi que l’éducation environnementale auprès des communautés locales afin d’encourager des pratiques plus respectueuses du fleuve. Cette visite marque le début d’une mobilisation accrue pour la préservation du fleuve et de ses ressources. Un plan d’action multisectoriel pourrait être mis en place pour concilier développement économique et protection environnementale. Le directeur général de la SOMAGEP-SA, en première ligne pour garantir la qualité de l’eau potable distribuée aux populations, a souligné l’urgence d’agir face à cette pollution croissante.
Il a également réaffirmé l’engagement de la SOMAGEP-SA à renforcer ses infrastructures de traitement de l’eau tout en plaidant pour une meilleure gestion des sources d’eau brute. L’urgence est claire : si aucune mesure forte n’est prise, la dégradation du fleuve pourrait devenir irréversible, affectant durablement l’accès à l’eau potable et mettant en péril les écosystèmes locaux. ■
LAYA DIARRA