IDENTIFICATION DES PUCES DE TÉLÉPHONES JUSQU’AU 15 DÉCEMBRE : UN DILEMME POUR LES USAGERS QUI SONT SANS CARTE NINA !
Les utilisateurs de téléphones mobiles au Mali ont jusqu’au 15 décembre 2024 pour faire identifier leurs cartes SIM, également appelées puces, auprès des opérateurs. Cette identification des abonnés se fait via le numéro d’identification nationale (NINA), et toute personne qui ne se conformerait pas à cette obligation avant la date limite verra ses numéros de téléphone désactivés.
L’ a n n o n c e a é t é faite par l’Autorité malienne de régulation des télécommunications, des technologies de l’information et de la communication et des postes (AMRTP), le lundi 4 novembre 2024, à travers un communiqué. Cette mesure a entraîné une forte affluence dans les agences des opérateurs de téléphonie mobile à travers le pays ces derniers jours. En plus des agences, de nombreux abonnés procèdent à leur identification via des applications spécifiques. Cette situation est source d’inquiétude pour ceux qui ne possèdent pas encore la carte NINA, car beaucoup d’abonnés ne détiennent ni cette carte, ni la carte biométrique qui en découle. Que deviendra cette partie de la population ? Quel sort leur est réservé ?
Ce sont des questions qui suscitent des inquiétudes. Pour obtenir davantage de précisions concernant les abonnés sans carte NINA, nous avons contacté le ministère de la Communication, de l’Économie numérique et de la Modernisation de l’administration.
Le Chef de Cabinet, Mohamed Ag Albachar, nous a apporté des clarifications à ce sujet. Il a d’abord expliqué que l’identification des puces est une exigence mondiale en matière de sécurité. Selon lui, ceux qui ne se sont pas fait enregistrer lors du Recensement Administratif à Vocation d’État Civil (RAVEC) doivent le faire pour obtenir une fiche individuelle. « En raison de la situation sécuritaire du pays et des exigences liées à la protection des données personnelles, il est impératif que les Maliens s’identifient biométriquement et que chacun possède son numéro d’identité nationale », a déclaré M. Albachar, précisant que le Mali n’est pas le seul pays à pratiquer l’identification des cartes SIM, cette mesure étant appliquée dans de nombreux pays. « Pour obtenir une puce aujourd’hui, le minimum requis est de pouvoir s’enregistrer de manière biométrique », a-t-il ajouté.
Il a également souligné la limitation à trois cartes SIM par abonné et par opérateur, une mesure destinée à simplifier la gestion des abonnés et à éviter la dispersion de l’identité d’un utilisateur sur un trop grand nombre de supports. « Ces décisions répondent à un impératif de sécurité et de protection de l’intégrité de nos réseaux.
Elles facilitent la régulation et le contrôle des télécommunications, qui sont aujourd’hui un secteur clé de la souveraineté de notre pays. Ceux qui ne disposent pas de la carte NINA peuvent se faire identifier avec leur fiche individuelle. Ceux qui n’ont pas été recensés lors du RAVEC doivent obligatoirement le faire. C’est une exigence mondiale en matière de sécurité », a insisté M. Albachar. ■
YOUSSOUF KONATE