LE DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’OFFICE RIZ DE MOPTI ALERTE SUR UNE MENACE : L’OUVRAGE DE 10 PASSES ALIMENTANT LES CASIERS DE LA ZONE MOPTI-NORD SEVARÉ A CÉDÉ SOUS LA PRESSION DE L’EAU
Dans un message d’alerte publié sur sa page, le directeur régional de l’Office Riz de Mopti a informé les populations des risques liés à la situation hydraulique dans la zone, suite aux dégâts provoqués par la montée des eaux du fleuve.
« Bonsoir à tous. Je regrette d’informer que l’ouvrage à 10 passes, alimentant les casiers de la zone Mopti-Nord-Sévaré de l’Office Riz de Mopti, a cédé sous la pression de l’eau, avec de forts risques de débordement vers Sévaré et les casiers environnants. I l est demandé à tout le monde d’observer la plus grande vigilance. Des dispositions sont en cours pour trouver des solutions au problème », a-t-il écrit.
Après cette alerte, les autorités se sont mobilisées pour tenter de trouver des solutions d’urgence. Selon les informations, le gouverneur de la région de Mopti, le Général de Brigade Abass Dembélé, à la tête d’une forte délégation, a effectué hier, mercredi 23 octobre 2024, une visite au niveau de l’ouvrage d’irrigation de Tongorongo, dans la zone nord de l’Office Riz de Mopti, endommagé par les eaux du fleuve. Cette visite visait à lui permettre de constater de visu les dommages causés par la crue. En effet, c’est dans l’après-midi du mardi 22 octobre 2024, aux environs de 18 heures, que l’une des 10 passes de l’ouvrage a cédé sous la forte pression des eaux du fleuve Niger, inondant ainsi la plaine jusqu’à une hauteur de 5 mètres.
Grâce aux populations riveraines, aux exploitants, aux services techniques et surtout aux autorités régionales, la situation est pour le moment maîtrisée, avec une baisse du niveau des eaux à 2,70 m.
Les travaux se poursuivent avec la mobilisation de tous les acteurs en attendant de trouver une solution définitive. Au 22 octobre 2024, les niveaux d’eau des deux stations de suivi se présentent comme suit : ·Station de Mopti : 7,02 m contre 6,10 m en 2023 et 6,75 m en 2022. ·Station de Sofara : 6,91 m contre 5,80 m en 2023 et 6,75 m en 2022. Avant ces dommages à Mopti, il convient de rappeler que dans la région de Tombouctou, plus précisément dans le cercle de Goundam, une partie de la digue protégeant les champs au niveau du lac Télé a également cédé sous la pression des eaux. Depuis le mois de juillet dernier, le Mali subit des précipitations exceptionnelles, les plus importantes depuis des années, causant des inondations dans presque toutes les régions du pays. Les récoltes sont menacées dans plusieurs parties du pays. C’est le cas dans le cercle de Goundam, région de Tombouctou, où les cultivateurs sont inquiets. Une partie de la digue a cédé suite à la montée des eaux du fleuve, inondant petit à petit les champs situés autour du lac Télé. Cette situation a des conséquences non négligeables pour les agriculteurs, dont beaucoup n’ont pas encore récolté leurs haricots ou arachides.
Plus l’eau monte, plus les conséquences sur les cultures augmentent, et le travail de toute une saison tombe à l’eau, laissant les paysans impuissants face à cette situation naturelle.
À titre de rappel, la population de Goundam s’est mobilisée aux côtés des agriculteurs, de juillet à octobre, pour renforcer la digue longue de 25 km. Malgré les efforts consentis, la digue n’a pas résisté à la force croissante de l’eau. Cette localité risque de connaître une famine cette année, ce qui nécessite que les autorités prennent des mesures pour faire face à la crise alimentaire imminente. À signaler que la menace ne se limite pas au cercle de Goundam. Plusieurs localités du Mali sont confrontées à une situation similaire, avec des terres cultivables inondées par les pluies diluviennes. Le risque de famine reste très élevé cette année dans les localités touchées. ■
LAYA DIARRA