GESTION CALAMITEUSE DU CENTRE HOSPITALIER ET UNIVERSITAIRE DE POINT-G : UN RAPPORT D’AUDIT MET A NU DES PRATIQUES AUX ANTIPODES DE L’ORTHODOXIE FINANCIERE ET ADMINISTRATIVE

Un audit du bureau du Vérificateur général (BVG) à l’hôpital de Point-G a mis à nu les problèmes persistants dans la gestion financière et administrative de cette structure, présentée comme l’une des plus grandes du pays.
Il s’agit entre autres de lacunes dans le contrôle budgétaire. L’audit fait par la mission du bureau du Vérificateur général révèle des cas de mauvaise allocation des fonds et de non-respect des directives budgétaires. Ce n’est pas tout, car le rapport soulève des irrégularités dans la passation des marchés publics. Il ne fait aucun mystère sur le non-respect des procédures dans la passation des marchés, y compris l’attribution de contrats à des fournisseurs ne possédant pas la documentation et l’expérience requises. Le document produit met en relief une absence de documentation essentielle : l’absence des documents administratifs, financiers et de ressources humaines essentiels, notamment une base de données du personnel mis à jour, un manuel de procédure validé et un budget complet pour la pharmacie. A propos de la gestion des ressources humaines, l’audit révèle que les dossiers du personnel étaient incomplets et manquaient d’informations essentielles.
Au constat, il y a un faible niveau de mise en œuvre des recommandations : Malgré un audit précèdent, réalisé en 2021, qui avait formulé des recommandations, le taux de mise en œuvre n’est que de 17,65%, précise-t-on.
Ce qui indique un manque d’engagement à améliorer les pratiques de gestion. Le syndicat des travailleurs de Point-G faut-il le rappeler, a toujours dénoncé avec véhémence la gouvernance qui s’exerce dans ce Centre hospitalier et universitaire. Le bras de fer entre l’administration du Point-G et les travailleurs avait atteint des proportions qui avaient beaucoup handicapé son fonctionnement. Les travailleurs avaient une panoplie de revendications auxquelles la direction rechignait à apporter des solutions satisfaisantes. Des grèves à répétitions, des sit-in, des assemblées générales, des conférences de presse se succédaient dans cet hôpital, ce qui constituait une grande préoccupation pour les usagers. Ils étaient victimes du dysfonctionnement qui frappait ce centre en son temps. Les revendications des travailleurs tournaient autour des points suivants : primes, l’hygiène de l’hôpital, les équipements de travail, la cessation de l’immixtion de la direction dans les affaires internes du syndicat (la direction a joué pour favoriser l’avènement d’un syndicat auquel il accordait une oreille attentive), entre autres.
L’ancien directeur a préféré un bras de fer avec le syndicat légitime que de tenter de trouver une entente. Ce malentendu avait maintenu le Point-G dans une crise profonde avec le déclenchement de grèves en cascades.
Le rapport d’audit qui met à nu les mauvaises pratiques de gestion du Point-G prouve à suffisance que la mauvaise gestion telle que décriée par le syndicat était bien fondée. Le problème prévaut dans toutes les structures de santé du pays.
LAYA DIARRA