DÉBAT GÉNÉRAL À LA TRIBUNE DES NATIONS UNIES : ALGER S’INTERDIT DE SUIVRE « L’ÉLAN INSIGNIFIANT ET VIL » DES AUTORITÉS MALIENNES !

A la tribune des Nations Unies, le Colonel Abdoulaye Maïga, ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, a eu recours des propos très durs contre deux responsables algériens, notamment le ministre des Affaires étrangères et le représentant de l’Algérie à l’ONU, qu’il a qualifiés « d’énergumènes diplomatiques ». Des propos assez moins diplomatiques à laquelle le ministre des Affaires étrangères algérien a répondu en déclarant que Alger s’interdit de suivre « l’élan insignifiant et vil » des autorités maliennes ! Un coup de plus dans le désamour entre deux voisins obligés pourtant de vivre ensemble !
Le Colonel Abdoulaye Maiga à propos de ces deux responsables algériens : « Le 31 juillet 2024, le Ministre algérien des Affaires Etrangères déclarait que la crise malienne n’avait pas besoin d’une « solution militaire ». « C’est un conflit entre frères. La solution ne peut être que politique ». Au sujet de l’accord d’Alger, il a affirmé qu’il avait été bénéfique pour le Mali et avait préservé la souveraineté et l’intégrité territoriale du Mali. S’en départir, par conséquent, aura un impact négatif sur tous les « acquis».
En outre, le 26 août 2024, votre Représentant permanent auprès des Nations Unies, a déclaré : « … ce matin j’ai appris par les médias qu’un drone a effectué une frappe dans le nord du Mali tuant une vingtaine de civils, ceux qui appuient sur la manette de ce drone, n’ont de compte à rendre à personne sur ces frappes… ».
De l’analyse des propos du premier, nous constatons une grave ingérence dans les affaires intérieures du Mali.
En effet, la nature de la solution déployée par les autorités maliennes ne concerne que les Maliens. Depuis la fin de l’Accord d’Alger le 25 janvier 2024, les Maliens n’expriment qu’un seul vœu le concernant : que son âme repose en paix ! M. Le Ministre des Affaires étrangères, l’Accord est bel et bien mort, vos incantations ne serviront pas à le ressusciter.
Vous me donnez l’occasion d’une part, de vous réitérer que nul ne peut aimer le Mali, plus que les Maliens et d’autre part, de vous rappeler que le Mali et son peuple ne seront pas des spectateurs face aux assauts et l’adversité : pour chaque mot employé de travers, nous réagirons par réciprocité, pour chaque balle tirée contre nous, nous réagirons par réciprocité. A bon entendeur, tant pis ! Quant au Représentant permanent algérien, en plus d’offrir « le gîte et le couvert » certainement avec de succulents plats de chekchouka et de Chorba, à des terroristes et des renégats en débandade, son rôle d’estafette désorientée ne contribue guère à la promotion des relations de bon voisinage.
De ses propos, il ressort des accusations graves et infondées : d’une part, la qualification de la nature civile des victimes, à partir des médias est aventureuse et diffamatoire et, d’autre part, en affirmant que les opérateurs de drones n’ont de compte à rendre à personne, il alimente une campagne de désinformation contre le Mali, tout en soutenant l’idée que les vaillantes Forces de Défense et de Sécurité maliennes seraient incapables de piloter des drones.
Il me plaît, ici, de rappeler que la montée en puissance des FAMA n’est pas une vue de l’esprit, mais une réalité tangible qui a permis de reprendre le contrôle de l’ensemble du territoire national.
Concernant l’usage des drones, les opérateurs sont bien des Maliens qui agissent avec professionnalisme, à l’instar du reste des Forces de Défense et de Sécurité maliennes, et traitent les cibles terroristes, suivant des procédures conformes aux normes internationales. A titre de rappel, il y a quelques années, les acteurs de l’instrumentalisation des droits de l’homme déterminés à ternir la performance anti-terroriste de l’Armée nationale algérienne, ont mis en exergue la question subversive du « Qui tue Qui ?». Aujourd’hui, nous sommes troublés que le Représentant permanent algérien ait rejoint la tendance manipulatrice des droits de l’homme pour s’attaquer à l’Armée malienne.
Le Mali exige de ces deux (02) énergumènes diplomatiques qu’ils cessent d’entrer dans l’histoire à reculons. Manifestement, ils ignorent tout, à la fois, de l’histoire entre les peuples frères du Mali et de l’Algérie, et la contribution exceptionnelle du Mali à la guerre de libération algérienne, et certainement de la géographie, car ils considèrent, à tort, le Mali comme une wilaya, c’est à dire une province algérienne ».
Le chef de la diplomatie algérienne a réagi au discours du Colonel Abdoulaye Maiga : « Un responsable d’un pays du voisinage a fait une déclaration en osant s’attaquer à mon pays avec des paroles indignes qui ne siéent nullement à cette auguste assemblée et auxquels il ne convient pas de rétorquer par l’impulsivité langagière futile et de bas étage. Mon pays ne répliquera à ce langage bas et impoli qu’avec un langage courtois et raffiné reflétant sa loyauté fidèle et sincère à ses liens ancrées avec les pays et les peuples de la région, des liens qu’aucun facteur conjoncturel passager ni ceux qui l’attisent ne sauraient impacter ni ébranler ».
Il a estimé que la situation dans la région du Sahel est vulnérable “du fait de l’exacerbation des troubles politiques, de la montée des risques terroristes, de l’explosion de la pauvreté et de l’absence de perspectives de développement durable, sans parler de l’aggravation du phénomène du changement climatique”. Et de réaffirmer la totale solidarité de l’Algérie avec l’ensemble des Etats et des peuples de la région sahélo-saharienne.
Jusqu’où ira la guéguerre entre Bamako et Alger ?
MAIMOUNA DOUMBIA