REVELATION A L’OCCASION DE LA JOURNEE MONDIALE DE L’AIDE HUMANITAIRE : AU MALI, 151 CAS DE VIOLENCES ONT ETE ENREGISTRES CONTRE LES TRAVAILLEURS HUMANITAIRES

 REVELATION A L’OCCASION DE LA JOURNEE MONDIALE DE L’AIDE HUMANITAIRE : AU MALI, 151 CAS DE VIOLENCES ONT ETE ENREGISTRES CONTRE LES TRAVAILLEURS HUMANITAIRES

Hier lundi 19 août, le Mali n’est pas resté en marge de la commémoration de la journée mondiale de l’Aide humanitaire.

Cette journée est organisée pour rendre hommage à la mémoire des humanitaires tués lors d’un attentat suicide contre le siège des Nations-Unies à Bagdad, en Irak, il y a maintenant 21 ans de cela. La journée a donné lieu à une manifestation très importante placée sous la haute présidence du ministre de la Santé et du Développement social, représenté par le secrétaire général, Dr Abdoulaye Guindo. La commémoration a enregistré la présence des membres du cabinet du ministère de la Santé, du Coordinateur du système des Nations Unies, Maleye Diop, du chef du bureau de OCHA. Plusieurs interventions ont été enregistrées à cette occasion.

2023 a été l’année la plus meurtrière jamais enregistrée pour les travailleurs humanitaires, a fait savoir le chef du bureau de OCHA.

En effet, le nombre d’humanitaires tués dans le monde a plus que doublé entre 2022 et 2023, passant de 118 à 280 victimes, a-t-il confié. Au Mali, les statistiques de l’année 2024 révèlent que les humanitaires sont toujours pris pour cibles, alors qu’ils œuvrent pour sauver des vies et fournir une assistance à ceux qui en ont le plus besoin, a-t-il déploré. Pourtant, malgré un contexte opérationnel difficile, leur engagement et leur détermination à agir pour l’humanité leur a permis de fournir l’aide de première urgence, vitale pour les personnes touchées par les conflits, les urgences sanitaires, la sècheresse et les inondations, a déclaré le chef du bureau de OCHA. Ils ont ainsi pu fournir des abris et des besoins de base aux personnes contraintes de fuir leur domicile, répondre à la crise alimentaire et nutritionnelle qui touche particulièrement les femmes et les enfants de moins de cinq ans, mais surtout, donner de l’espoir à ceux qui ont tout perdu. Elle a saisi l’occasion pour saluer cette humanité qui les anime et qui détermine leur engagement à rester sur le terrain pour maintenir la continuité de l’aide en appui aux efforts de l’Etat. Plus de 4 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire dans le cadre du Plan de réponse humanitaire 2024.

A ce jour, à peine 600.000 personnes ont pu être assistées, principalement à cause du manque financement.

Parallèlement, les besoins se complexifient et deviennent de plus en plus croissants.  La mobilisation du financement demeure la priorité de l’action humanitaire. Le gouvernement malien remercie les donateurs pour leurs généreuses contributions. Cependant souligne le secrétaire général du ministère, un financement flexible et adéquat est crucial pour répondre durablement à la crise alimentaire et nutritionnelle, mettre fin au cycle de vulnérabilité, et bâtir la résilience des communautés face aux crises. Le secrétaire général du ministère de la Santé fait un plaidoyer en ces termes : « La situation humanitaire du Mali est certes complexe mais pas insurmontable. Nous appelons les partenaires à être mobilisés pour soutenir la mobilisation des ressources, lever les difficultés d’accès et maintenir nos généreux donateurs dans ce bateau que nous partageons. C’est bien là le seul moyen d’arriver à bon port et atteindre notre objectif commun », a déclaré Dr Abdoulaye Guindo.

Partout où il existe de la détresse humaine, les travailleurs humanitaires s’efforcent de soulager la misère et la souffrance, a fait savoir Maley Diop. Les opérations humanitaires coordonnées par le système des Nations Unies ont permis de fournir une aide vitale à plus de 140 millions de personnes l’année dernière, a-t-il indiqué. Les travailleurs humanitaires, qui sont pour la plupart recrutés sur le plan national et travaillent au service de leur propre communauté, ont poursuivi leur mission malgré la violence et la brutalité auxquelles ils doivent faire face. Ils se sont employés sans relâche à surmonter tous les obstacles afin d’aider les personnes dans le besoin, malgré de graves déficits de financement. Au Mali, 151 cas de violences ont été enregistrés contre les travailleurs humanitaires. Selon le décompte provisoire de la base de données sur la sécurité des travailleurs humanitaires, 2 ont perdu la vie et 7 ont été enlevés ou détenus contre leur volonté depuis le début de l’année 2024.

Parallèlement, les conflits armés représentent 88% des motifs de déplacement des populations civiles, dont la majorité sont des femmes et des enfants

La destruction d’infrastructures civiles, les hostilités armées, la présence d’engins explosifs improvisés, l’imposition de blocus, entre autres, ont privé des communautés entières de l’aide dont elles ont besoin pour survivre. Ces faits mettent à nu une vérité flagrante: les civils, y compris les travailleurs humanitaires, paient les prix forts des violations du Droit international humanitaire, et dans des proportions inadmissibles. Le thème de cette année “Agir pour l’humanité’’, s’adresse aux dirigeants et rappelle leur role dans les efforts visant à mettre fin à l’impunité et aux violations du Droit international humanitaire. Mais surtout, ce thème fait echo au principe d’humanité, un des 4 principes humanitaires qui pousse à agir pour l’humanité en trouvant une solution aux souffrances humaines, notamment celles des plus vulnérables.

LAYA DIARRA

Le Soir de Bamako

http://lesoirdebamako

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