GOUVERNEMENT ET PARLEMENT DE TRANSITION EN EXIL : LES PARTIS ET ORGANISATIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE DIVISÉS SUR LA QUESTION !
La question de la formation d’un Gouvernement et d’un Parlement en exil sur initiative de certains de compatriotes de la diaspora depuis Genève divise aujourd’hui les parties politiques et organisations de la société civile membres de la déclaration commune du 31 mars 2024 sur la fin de la transition et sur la création d’un cadre de discussion en vue de la mise en place, de façon consensuelle, d’une transition civile devant avoir pour mission d’organiser des élections. En effet, ceux-ci n’ont pu s’entendre sur une déclaration sur l’annonce de la formation d’un gouvernement et d’un parlement en exil, certains ayant refusé de signer le document !
En effet, dans une déclaration en date du 21 mai 2024, les Partis politiques, regroupements politiques et organisations de la Société civile ont signé une déclaration sur l’annonce, depuis Genève (Suisse), d’un projet de formation d’un Gouvernement et d’un Parlement en exil, initiative de compatriotes opposés aux Autorités en place, disant agir pour combler le vide institutionnel créé depuis le 26 mars 2024. Les Partis politiques, regroupements politiques et organisations de la Société civile signataires de la présente déclaration ne se reconnaissent pas dans cette démarche non conforme à l’esprit de la déclaration commune du 31 mars 2024 », lit-on dans ladite déclaration.
Par conséquent, note la déclaration, « les Partis politiques, regroupements politiques et organisations de la Société civile signataires de la présente déclaration invitent tous leurs militants et sympathisants et tous leurs camarades de lutte tant à l’intérieur que dans la diaspora à redoubler d’ardeur dans la lutte pour le retour à l’ordre constitutionnel, à se mettre ensemble et à se concentrer sur la création des conditions favorables à l’organisation d’une élection présidentielle démocratique, inclusive, transparente et crédible, dans les meilleurs délais ».
Ils disent par ailleurs exprimer leur solidarité vis-à-vis du Peuple souverain et résilient du Mali, faisant face à une précarité chronique se manifestant par l’insécurité, les délestages persistants de la fourniture de l’eau et de l’électricité, la cherté de la vie, le paiement des cotonculteurs en souffrance, la crise d’engrais, la fermeture des entreprises et de chantiers, la recrudescence du chômage des chefs de familles et des jeunes, la restriction des libertés publiques, la fermeture des écoles, les décisions de justice qui laissent à désirer…
« Les Partis politiques, regroupements politiques et organisations de la Société civile signataires de la présente déclaration appellent leurs militants et sympathisants à se conformer strictement à leur position officielle sur le sujet de la restauration de l’ordre constitutionnel et sur toute autre question intéressant la vie de la nation. Ensemble, nous serons plus forts pour le retour à l’ordre constitutionnel et pour le rétablissement d’un véritable État de droit. L’union fait la force. L’unité d’actions est la condition du succès de notre combat », conclut la déclaration.
Les partis signataires sont : – CADRE DES PARTIS ET REGROUPEMENTS POLITIQUES POUR LE RETOUR A FORDRE CONSTITUTIONNEL (EPM, ASMA-CFP, ADRP, CNDR et CVCR-T) -FUMA (UNION JEUNES LEADERS DE KATI, SOS POELCIS, PDPM. AMAJ. FMD. FIMDD, SEGOU SIGUIDA TAGNE, MOUVEMENT 05 ÉTOILES. MOUVEMENT WULI KI DIO MALI YE) -ARP -Adéma-PASJ -MPM -PARÉNA -NEMA -BENKAN « LE PACTE CITOYEN » -VNDA – MSP -ALTERNATIF POUR LE MALI -MALI KO-YERE KO (ETATS-UNIS).
Dans cette liste de signataires, on ne voit pas certains partis et organisations de la société civile, pourtant signataires de la déclaration commune du 31 mars 2024. Il s’agit, entre autres de : Anka Wili, MODEC, RpDM, REPARE, FASODE, EMK, EMa, AKMD, MR-Baara ni Yiriwa, ASSOCIATION ADEMA ASSOCIATION LE CHANGEMENT, JIGUIYA KURA, Coordination des Organisations de l’Appel du 20 Février 2023 pour Sauver le Mali, PDFLCIS, YELEMA « Le changement », PS YELEN-KURA, PDES…
Ces partis et organisations de la société civile justifient leur refus de signer la déclaration sur l’annonce de la formation d’un gouvernement et d’un parlement en exil par le fait qu’« ils ne se sentent pas concernés », tout en expliquant que cela ne veut pas dire qu’ils approuvent. Question alors : s’ils ne sentent pas concernés, pourquoi ont-ils alors décidé de faire faux bond à leurs camarades de la déclaration commune du 31 mars 2024, en refusant de signer la présente déclaration ?
Faut-il désormais craindre une cassure dans le rang des Parties et organisations de la société civile signataires de la déclaration commune du 31 mars 2024 ? C’en a tout l’air !
MAIMOUNA DOUMBIA