DIM : UN DIALOGUE GALVAUDÉ, VIDÉ DE SON SENS, QUI APPELLE À UN DIALOGUE AVEC LES GROUPES ARMÉS

 DIM : UN DIALOGUE GALVAUDÉ, VIDÉ DE SON SENS, QUI APPELLE À UN DIALOGUE AVEC LES GROUPES ARMÉS

UNE EXCEPTION MALIENNE !

La phase nationale du Dialogue Inter-maliens, qui était annoncé comme le dernier rempart pour que les Maliens puissent enfin fumer le calumet de la paix, se pardonner pour amorcer ensemble un nouveau tournant historique dans la vie de la nation, a pris fin le vendredi 10 mai dernier à Bamako, mais sur fond de déception.

En effet, cette belle initiative du Président de la Transition a été vidé de tout son sens, avec sans doute son propre accord tacite, notamment pour ce qui concerne l’exclusion d’office des groupes armés. L’exception malienne en matière de dialogue, c’est bien cet appel d’ouvrir un autre dialogue avec ces groupes armés !

Comme dirait l’autre, qui sommes-nous, que voulons-nous ? La question se pose face au fait que le dialogue tant espéré par les Maliens n’aura finalement été qu’une tribune de plus pour donner un nouveau bail aux autorités de la Transition. N’est-ce pas que concernant le processus de paix, le Colonel Assimi Goïta avait privilégié, comme annoncé dans son discours du nouvel an, une appropriation nationale de l’accord en donnant toutes ses chances à un dialogue direct inter-maliens pour la paix et la réconciliation.

Un dialogue qui, selon lui, devrait éliminer les racines des conflits communautaires et intercommunautaires, sans faire abstraction à l’unicité, la laïcité, et l’intégrité du territoire… A sa suite, le gouvernement annonçait la fin avec effet immédiat de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger signé en 2015 à Bamako entre le gouvernement malien, les mouvements armés du Nord-Mali et la Communauté internationale en vue de parvenir à une paix définitive après une série de rébellions dans le pays, exacerbées par des attaques terroristes de toutes sortes.

Le gouvernement justifiait cette décision par « des faits graves dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger », notamment pour ce qui concerne le changement de posture de certains groupes signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, devenus des acteurs terroristes et poursuivis par la justice malienne, après avoir commis et revendiqué des actes terroristes. Il dénonçait en outre « l’incapacité de la médiation internationale dont l’Algérie est le chef de file, à assurer le respect des obligations incombant aux groupes armés signataires, malgré les plaintes formulées par le gouvernement de la Transition ».

Sans oublier les actes d’hostilité et d’instrumentalisation de l’Accord de la part des autorités algériennes. « Au regard de ces faits suffisamment graves précités, selon le ministre d’État, le gouvernement de la Transition au Mali constate l’inapplicabilité absolue de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, signé en 2015 ». Et par conséquent, la fin de l’Accord, avec effet immédiat, tout en assurant de sa volonté à œuvrer pour le règlement pacifique de la crise malienne, en tirant les enseignements des accords précédents et en consolidant leurs acquis.

Le gouvernement invitait enfin tous les autres groupes signataires du caduc accord de paix, non impliqués dans le terrorisme, ainsi que les partenaires du Mali à s’inscrire dans l’esprit du dialogue direct inter-Maliens ouvert à tous nos compatriotes épris de paix, comme annoncé par le Président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, le 31 décembre 2023. Qu’est-ce qui a donc pu changer depuis, car le fossé entre ce qui aurait dû être le dialogue inter-maliens et ce qui a finalement été servi est si grand qu’il y a lieu d’être inquiet pour l’avenir du Mali.

Et pour cause : la plupart des acteurs clés ayant été méthodiquement mis à l’écart pour faire du DIM un cadre de légitimation de la Transition en cours qui a officiellement pris fin le 26 mars dernier. Des grades de Général sollicités pour 6 colonels de l’ex-CNSP, dont le Président de la Transition, à une prolongation de la Transition de 2 à 5 ans proposée en passant la candidature du Colonel Assimi Goita qui ressort dans les recommandations du DIM, le constat est cette énième assise, dédiée à la paix et à la réconciliation, n’aura été qu’un rendez-vous manqué sur fond de gaspillage de ressources qui risque de faire tache d’huile dans l’histoire du Mali.

MAIMOUNA DOUMBIA

Le Soir de Bamako

http://lesoirdebamako

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