A L’ISSUE DU CADRE DE CONCERTATION : La tenue du Référendum est imparable

 A L’ISSUE DU CADRE DE CONCERTATION : La tenue du Référendum est imparable

On se souvient, dès le début du processus d’élaboration d’une nouvelle Constitution pour la République du Mali, que des voix s’étaient élevées, notamment dans le microcosme politique du pays, pour dénoncer ‘’l’opportunité’’ d’une telle réforme.

Cette prise de position des acteurs politiques a ainsi conduit à une situation de contradiction entre une frange importante de la classe politique et les autorités de la transition. En effet, là où les tenants du pouvoir d’Etat s’échinent à vouloir présenter la rédaction et l’adoption d’une ‘’Nouvelle Constitution du Mali’’ comme étant des fondamentaux dans les réformes institutionnelles et politiques nécessaires à la refondation de l’Etat, nombreuses sont les formations politiques et autres organisations de la société civile qui fustigent l’opportunité de rédaction d’une nouvelle Constitution, au cours de cette transition. C’est dans ce climat de défiance que le ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, Colonel Abdoulaye Maïga, a convié, pour le 12 janvier 2023, les partis politiques, afin de discuter des préparatifs du référendum qui portera sur l’adoption, oui ou non, de la nouvelle Constitution du Mali.

S’il est vrai qu’en accusé de réception de cette invitation du ministre, seules quelques formations politiques et socio-politiques, à l’image de la CODEM, de la CMAS, du FND et de l’ICAP, ont publiquement décliné l’invitation en question, il faut dire que la majorité écrasante des formations politiques du pays ont boycotté cette rencontre qui était censée s’inscrire dans le Cadre de Concertation entre le Gouvernement et les partis politiques

En effet sur les 281 partis politiques, officiellement constitués au Mali, seuls 50 ont pris part à la rencontre. Ce qui représente seulement 17,8 % et cela est vraiment insuffisant pour donner à la rencontre un caractère ‘’inclusif’’, tel qu’on l’aurait souhaité. Mais nonobstant la faiblesse du taux de participation de la classe politique à ce cadre de concertation, les autorités ont quand même décidé que la tenue du référendum est imparable. En explication du besoin impératif d’une nouvelle Constitution pour le Mali, le ministre Abdoulaye Maïga a jugé nécessaire de rappeler le Décret n°2022-0342/PT-RM du 10 juin 2022 portant création de la Commission de rédaction de la nouvelle Constitution et le Décret N°2022-0777/PT-RM du 19 décembre 2022 relatif à la mise en place d’une autre commission pour finaliser le texte constitutionnel. Pour le Colonel Maïga, la mise en place de ces commissions traduit la volonté du Chef de l’Etat, Colonel Assimi Goïta, non seulement de donner au processus d’élaboration de la nouvelle Constitution un caractère pleinement ‘’inclusif’’ et consensuel, mais aussi de doter le Mali d’une Loi Fondamentale conformément aux aspirations du peuple.

Un autre fait important est que le ministre en charge de l’Administration territoriale a pris le soin de faire savoir, aux participants à la rencontre, que ce cadre de concertation, avec la classe politique, a essentiellement pour but d’échanger sur les pistes qui permettront une meilleure organisation du référendum suivant une démarche consensuelle et inclusive. Il ne s’agira nullement de débattre sur ‘’l’opportunité’’ oui ou non d’une nouvelle Constitution. Et d’expliquer que tant l’élaboration et l’adoption d’une nouvelle Constitution sont chères au président de la Transition, autant elles constituent aussi des priorités absolues pour le gouvernement de la Transition. Il serait superfétatoire que dire la Nouvelle Constitution, qui rencontre déjà beaucoup de contempteurs, ne saurait légalement régir le Mali qu’à l‘issue de son adoption par voix référendaire. Toute chose qui pourrait constituer un vrai sujet de préoccupation pour l’opinion nationale malienne. Une préoccupation somme toute légitime quand on sait que nombreuses sont les formations politiques et autres organisations de la société civile qui nourrissent des velléités d’appeler les citoyens à voter ‘’NON’’ lors du Référendum. Tandis que les autorités de la transition, quant à elles, s’échineront à faire en sorte que le ‘’OUI’’ l’emporte avec un taux des plus élevés. Dans de telles conditions, le camp vainqueur sera toujours accusé d’avoir tripatouillé le scrutin et une crise post-électorale n’est jamais très loin. Mais en attendant, touchons du bois.         

El Hadj Mamadou GABA

Le Soir de Bamako

http://lesoirdebamako

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